Ce mardi 7 mai, Emmanuel Macron fête les sept ans de sa première victoire présidentielle. En sept années, le monde a pas mal changé ; la manière de faire de la politique, en revanche, pas.
C’était un dimanche 7 mai 2017. À l’issue d’une campagne électorale éclair, celui qui fut deux ans au cabinet du président Hollande et moins de deux ans et demi à la tête de Bercy, était sacré. Élimination du candidat Fillon, absence d’opposant « sérieux » à gauche et second tour contre Marine Le Pen, les portes du pouvoir se sont ouvertes pour un personnage peu connu du grand public quelques mois auparavant.
Que tout change pour que rien ne change
Issu des rangs socialistes sans vraiment l’admettre, Emmanuel Macron a finalement fondé un grand parti de centre gauche. En sept ans, il a mené des réformes voulues par Bruxelles dans un style « libéral-bureaucrate » pétri de contradictions.
Omniprésent et cherchant toujours à attirer l’attention, il a multiplié les initiatives superficielles à créer des « conférences » et autres consultations sur l’hôpital, la « fin de vie », les institutions, l’écologie. Autant de gadgets pour donner un supplément de légitimité à des réformes qui n’auront pas vraiment changé la donne et dont la plus emblématique demeure celle des retraites qui ne constitue pas un véritable bouleversement.
Souverain du vide, un placement de produit idéal pour notre époque
Emmanuel Macron a dû faire face à plusieurs secousses au cours des sept années écoulées. Des Gilets Jaunes à la guerre en Ukraine en passant par le Covid, il n’a été directement à l’origine d’aucune de ces crises mais s’est révélé impuissant face à chacune d’elles. Énarque passé brièvement chez Rothschild, il n’a pas été en mesure de comprendre le phénomène des Gilets Jaunes et a soutenu des politiques publiques guidées par la « rentabilité » qui ont mené à la détérioration de l’hôpital. Enfin, son atlantisme chronique et son fédéralisme européen empêchent au pays d’emprunter une voie médiane en matière de politique internationale et n’a pas permis à la France d’exister sinon comme faire-valoir de Washington ou pire, avec ses dernières déclarations sur le très hypothétique envoi de troupes au sol en Ukraine…
À l’heure de l’immédiateté, des chaînes d’information en continu, de la prise d’opinion permanente, la présidence Macron s’est épanouie mais semble connaître un léger reflux comme devraient en attester les résultats de la liste macroniste aux européennes dans un mois.
Le président Macron aura opéré une synthèse des droites et gauches parlementaires. Un peu de Sarkozy avec ses gesticulations et sa réforme des retraites survendue et un peu de Hollande avec la diversion sociétale qu’a été la constitutionnalisation de l’avortement hier et probablement le suicide assisté et l’euthanasie demain. Plus qu’une synthèse, Emmanuel Macron aura sublimé l’aspect démagogique de la fonction présidentielle sous la Vème République. Conformiste calculateur, cynique et sans conviction, son épitaphe peut être écrite avec trois ans d’avance.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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