La France vit actuellement une période surréaliste. Son déclin inquiète au plus haut une large majorité des Français ; la gauche au pouvoir, dont le sectarisme et la nullité ne sont plus à démontrer, doit disparaître des écrans radar dans toutes les prochaines élections ; la droite se retrouve en face d'un boulevard ne pouvant mener qu'à une victoire électorale permettant de redresser enfin le pays

Pourtant, cette fameuse droite, justement, ne propose rien d'autre que les petits arrangements, le partage des postes, la mise sous les projecteurs de tel ou tel par sa promotion soudaine ou sa disgrâce définitive, la promotion nouvelle du disgracié ou la disgrâce momentanée du promu. Le redressement de la France consiste à gérer son parti comme Harpagon gérait ses économies.

Le combat sans relâche visant à rétablir la promotion du seul bien commun, l'opposition résolue et quotidienne à la déconstruction accélérée menée par les forces de gauche, la diffusion permanente de propositions répondant aux aspirations de la population : tout cela est, hélas, soigneusement occulté, ignoré, abandonné, jeté aux oubliettes.

La droite des petits calculs

À cet égard, certains partis d'opposition donnent la pire image que l'on puisse imaginer. Parce qu'un député de l’UDI fait état de son opposition à la loi Taubira, des membres dirigeants de ce parti demandent son exclusion. France, terre de liberté…

Parce qu'un candidat à la présidence de l'UMP adopte une position identique à celle de son collègue de l’UDI, des conseillers proches du nouveau président font savoir publiquement que ce député a commis une faute politique, qui pourrait être lourde de conséquences, et qu’il est assez sûrement un fondamentaliste-extrémiste. France, terre de tolérance…

Parce qu’un ancien Premier ministre « de droite » devient véritablement « le meilleur d'entre nous » en courtisant la gauche assidûment : France, terre de tous les petits calculs…

Le nouveau président de l'UMP, fidèle à sa méthode de « rassemblement » et d'équilibre, se dote instantanément de deux adjoints dont les positions sur nombre de sujets ne sont pas accordées. France, terre de toutes les compromissions…

Quant au Front national, il promeut actuellement des personnes dont les idées et le comportement personnel sont sans doute à l’exact opposé des idées et du comportement de la jeune Marion, la mieux élue du bureau politique. France, terre de toutes les confusions…

Haro sur la cohérence des convictions

Le calcul, la combinaison, la tactique, ont envahi les esprits les mieux dotés, à tel point que les notions de bien commun ou de mal commun, et même de bien ou de mal tout court, ne les effleurent même plus. La seule chose importante est de savoir si le nouveau président de l'UMP a été élu avec suffisamment de voix pour qu'il puisse afficher le fait qu'il est un « rassembleur » incontesté. Tous ceux qui ont agi de telle façon que le nombre de voix obtenues n'a pas été à la hauteur de ce qui était espéré doivent désormais griller dans les feux d'un infernal, mais sans doute provisoire, oubli politico-médiatique…

Il est à peu près certain que les prochaines élections présidentielles seront perdues pour la France si la droite continue à agir de la sorte.

Certes, l'Élysée, le gouvernement, l'Assemblée nationale, le Sénat, les régions et départements seront très certainement sous les couleurs de la « droite ». Cela dit, si celle-ci conserve sa mentalité actuelle, elle mènera une politique politicienne qui lui donnera beaucoup d'avantages en tous genres, mais qui ne contribuera en rien au redressement de notre pays.

C'est la raison pour laquelle la société civile se met actuellement en ordre de marche pour peser sur les présidentielles de 2017, car plus que jamais, la politique est une chose trop sérieuse pour être abandonnée aux politiciens ! Puisse l'opposition se réveiller enfin, et devenir non pas la droite la plus intelligente du monde, car il ne faut pas lui en demander trop, mais devenir simplement une opposition intelligente, cohérente, constructive, enfin à la hauteur de sa mission !

 

François Billot de Lochner,
 Président de la Fondation de Service politique

 

 

 

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