Le pape François a publié, en mai 2015, une encyclique dont le retentissement mondial fut instantané. De façon générale, les élites de tous les pays firent preuve d'un enthousiasme surprenant pour un texte qu'elles n'avaient fait qu'effleurer. En France, la classe politico-médiatique ne ménagea pas ses compliments, des hommes politiques de premier plan, de gauche comme de droite, n'hésitant pas à inciter croyants et non-croyants à s'imprégner d'un texte considéré par eux comme étant essentiel.

 

Au fil des semaines qui suivirent la parution de l'encyclique, un débat de fond s'engagea puis s’approfondit entre ceux qui conservaient une position très positive sur l’écrit  du pape, et ceux qui décelaient dans celui-ci des affirmations contradictoires ou erronées.

Nous le savons : une encyclique n'est pas dogmatique. Elle peut donc logiquement être soumise à une analyse critique, pouvant aboutir à une remise en cause argumentée de certaines de ses affirmations. A condition, bien sûr, que la contradiction soit exprimée de façon respectueuse, son unique objectif étant de rechercher la vérité, dans le cadre d'une expression libre.

Concernant Laudate si, les positions exprimées par un très grand nombre d'analystes révélèrent des points de vue parfois très différents, quand ils n’étaient pas contradictoires. Les opinions exprimées dominantes concernent généralement les trois thématiques suivantes :

-Le plan théologique. Sur ce point, les critiques sont peu nombreuses. Le pape rappelle un certain nombre de vérités, qui font partie de la tradition de l'Eglise et que certaines pages de l'encyclique expriment fort bien. Le concept d' « écologie intégrale » y trouve tout son sens.

-Le plan politique. Sur ce registre, les positions sont plus contrastées, et les critiques plus fréquentes. La remise en cause par le pape François des systèmes politiques et de leur fonctionnement fait l’objet de réfutations ou de  questionnements par un certains nombres d’analystes, quand d’autres soulignent la cohérence de la pensée du pape, axée sur cette « écologie intégrale » à laquelle il donne un volet politique.

François Billot de Lochner,

Président de Liberté Politique.