LA FETE DE LA TOUSSAINT, fête de tous les saints, reste un rendez-vous important pour les familles en France : aujourd’hui, la raison principale en est probablement que le lendemain, on honore les morts en se rendant sur les tombes, démarche restée très fréquente, même chez les incroyants. En revanche, la célébration du culte des saints a sans doute elle aussi souffert du déclin de la pratique religieuse, mais elle garde une assise dans cette religiosité populaire que les grands clercs et les scribes d’aujourd’hui auraient tort de mépriser, même quand elle contient à la fois du bon grain et de l’ivraie.

Toutefois, l’immense intérêt de la Toussaint est de réunir des assemblées visibles de croyants autour de l’assemblée invisible des saints dans une même communion spirituelle : c’est l’occasion de prier,  jusque dans les campagnes françaises désertifiées, partout où se trouvent encore des prêtres. Et… là où il y a encore des églises ! Car la France vit — ou peut-être hélas meurt — à l’heure où, dans certaines communes, on a commis le geste terrible de démolir l’église du village, parce que, disait-on, on n’avait plus assez de moyens pour l’entretenir.

« Laissez un village sans curé pendant vingt ans, et on y adorera des bêtes », avait averti le saint Curé d’Ars. C’était au XIXe siècle.

Au XXIe siècle, on laisse des églises s’effriter, et puis parfois… on les détruit même, par manque d’un argent que des « décideurs » ont souvent gaspillé depuis des décennies. Pour célébrer qui ? Et pour adorer quoi ? L’argent qu’on déclare disparu ?

Décidément, vive la Toussaint ! En priant pour avoir de nouveau des prêtres, dans des églises entretenues ou reconstruites, à la lueur de l’espérance d’une vie plus digne.

D.L.

 

 

 

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