Si on pouvait encore espérer pouvoir cacher la profonde incohérence de l’alliance hétéroclite du Parti socialiste et des « Verts », la série de réactions de l’étrange équipe gouvernementale du régime Hollande-Ayrault-Valls-Duflot et Cie face aux graves émeutes de Nantes apporte un éclairage cruel et presque aussi aveuglant que l’explosion d’un cocktail Molotov au visage d’un CRS !  

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, lui-même directement concerné à la fois comme « chef du gouvernement » et comme promoteur du projet – violemment – contesté de nouvel aéroport en tant qu’ancien maître de Nantes, s’est illustré par son indécision : il a commencé par se fâcher avec la principale représentante du camp retranché des Verts qu’il a longtemps réchauffée au sein de son équipe ministérielle, la jeune Cécile Duflot, ministre du Logement ; puis il a déclaré benoîtement qu’il ne lui paraissait pas envisageable de se passer de sa présence !

Grand pourfendeur de manifestants pacifiques, défilant en famille ou Veilleurs isolés, le ministre Manuel Valls, chef de toutes les polices de France et de Bretagne, semble avoir soudain découvert l’existence d’une dangereuse « ultra-gauche ». Un terme employé pour ne pas parler de l’extrême-gauche, semble-t-il… Ceci quelques heures après le saccage intégral du centre de la ville de Nantes et l’envoi à l’hôpital, après blessures graves, de nombreux de ces policiers dont il est censément responsable… Des inconnus avaient récemment écrit sur les murs de Paris cette appréciation peu flatteuse : « Valls dur avec les faibles, faible avec les durs… » Appréciation certes désobligeante, mais dont on espère que l’intéressé saura la contredire dans les faits, et pas seulement en paroles…

Quant à la « verte » et peu mûre Cécile Duflot, qui a encouragé explicitement la manifestation de Nantes, avant de se défausser vaguement quand il est devenu impossible de masquer les dégâts de ce qui était devenue une émeute, il est évident que sa place n’est plus au gouvernement. C’est une évidence vertigineuse. Si du moins le président François Hollande souhaite encore que cette équipe, agitée de forces centrifuges et hantée de comportements contradictoires et trop souvent irresponsables, ressemble à un gouvernement digne de ce nom. Et donc à un groupe d’hommes et de femmes sachant diriger un pays, en répondant aux vrais défis et sans céder aux naufrageurs de la démocratie.

D.L.

 

 

***