Les primaires sont enfin dernière nous, et nous allons donc désormais aborder les présidentielles proprement dites. Le triomphe électoral de François Fillon rebat évidemment les cartes, puisque celui-ci, contre toute attente, a d’assez fortes chances de devenir président de la République. Qu’en penser ?

La passion pour l’heureux élu a pris, depuis un mois, des proportions surprenantes. François est paré de toutes les qualités humaines, intellectuelles, politiques, morales, religieuses et j’en passe. Il est l’homme de la situation, celui qui va sortir notre pays du chaos, la personnalité que la France attendait. L’homme providentiel, en quelque sorte ! Voilà pour le côté passion : nombre de gens de droite sont devenus passionnément fillonistes. Peut-être même définitivement fillonlâtres…

En 2007, lors du très fameux meeting de Bercy, qui aurait fait basculer nombre d’indécis du côté du futur élu, lui assurant la victoire, le peuple de droite avait plébiscité avec passion le très survolté Sarkozy. Certains avaient instantanément fait preuve de recul, voire de scepticisme affiché : Sarkozy président ferait-il ce que le candidat annonçait avec fougue, la main sur le coeur ? La suite a donné raison aux sceptiques : la raison les avait mieux conseillés que l’émotion.

Les six mois à venir afficheront leur part d’émotion : tel est le système politico-médiatique actuel. Cela dit, il nous faut espérer qu’ils soient fondés sur la raison, plus que sur l’émotion. Les candidats devront être jugés sur leurs programmes, et sur leurs capacités à les mettre en œuvre. Auront-ils la volonté de restaurer la souveraineté française, de stopper net les flux insensés d’immigrés, de désislamiser notre pays soumis, de s’attaquer vraiment à la gigantesque dette publique, de mettre en place une politique puissante de lutte contre le chômage, de reconstruire l’école ravagée, de rétablir la liberté d’expression mise à mal, d’abroger la funeste loi Taubira, de reconstruire une politique familiale digne de ce nom ?

François Fillon sera-t-il l’homme nouveau de la reconstruction générale, ou le représentant réformiste d’un système qui, depuis un demi-siècle, conduit très sûrement la France à la mort ? La campagne présidentielle qui va s’ouvrir dans quelques semaines ne devra en aucun cas nous laisser inactifs…

 

François Billot de Lochner

Président de la Fondation de Service politique,

de Liberté politique et de France Audace