Il est né le divin enfant ! Peut-il exister un meilleur remède à la morosité ambiante que de se laisser envahir par la joie de l’arrivée de l’Enfant dans son humble crèche ? Ce miracle éternellement recommencé, année après année, de la présence d’un Dieu incarné, au milieu de nous, nous permet, en dépit de toutes les vicissitudes, de garder l’espérance.
« Chaque nouveau-né est le signe que Dieu n’est pas encore découragé par les hommes », écrivait le poète Tagore. Le mystère de Noël réactualise tout particulièrement cette profonde vérité, car au jour de la Nativité, le nouveau-né et Dieu ne font qu’un : Dieu est avec nous.
A n’en point douter, l’année qui va s’ouvrir sera rude. Nous allons affronter les dures et profondes blessures laissées par une pandémie qui n’en finit pas ; des offensives renouvelées nous attendent sur le front de la bioéthique ou de l’avortement. Le petit enfant dans sa mangeoire nous rappelle quel doit être l’horizon non négociable de notre engagement politique : la dignité humaine et la défense de la vie, que notre identité et notre tradition chrétienne transmises à travers les longs siècles de notre histoire française nous ont appris à placer au-dessus de toute valeur.
Les temps sont durs. Il est essentiel pour nos âmes assoiffées de savoir se rasséréner, se désaltérer à la source des joies simples et familiales dont la dictature mortifère qui nous entoure veut nous priver et qui prodiguent pourtant d’immenses bienfaits. N’écoutons pas les rabat-joie qui nous expliquent que Noël est une fête commerciale, que le sapin est païen, que la date du 25 décembre est une récupération des célébrations du solstice, que les cadeaux sont des attrape-nigauds. Cette petite musique délétère et lancinante, qui touche même de plus en plus de cathos qui en viennent à douter, est bien révélatrice de l’inversion des valeurs que médias et politiques cherchent à nous imposer. Il nous incombe de remettre les choses à l’endroit : le sapin est un symbole christique, dont la verdeur inaltérable incarne dans le froid de l’hiver la source de vie qu’est le Christ, tandis que les cadeaux sont là pour célébrer le premier de tous les cadeaux, celui de Dieu fait homme.
Si nous saturons d’un Noël galvaudé, il ne tient qu’à nous de lui redonner du sens, en rappelant à temps et à contre-temps que Noël est d’abord et avant tout la célébration de l’éternelle présence de Dieu au milieu de nous. Bannissons les ternes fêtes de fin d’année, et faisons carillonner autour de nous de retentissants Joyeux Noël !
Constance Prazel