Soirée à Las Vegas, affaire Benalla, affaire Mckinsey... Les déboires d'Emmanuel Macron depuis son accession à la tête du pays se succèdent en toute impunité. Si l'on ajoute aux affaires qui le touchent directement celles qui atteignent son entourage (Alexis Kholer Mimi Marchand, Darmanin), le président est sans nul doute l'un des chefs d'Etat européen en exercice qui disposent du plus grand nombre de casseroles. Avec l'affaire Uber qui défraie la chronique, Emmanuel Macron augmente son palmarès et joue avec le feu.
Macron uber alles : un président sans-gêne
Emmanuel Macron est-il trahi par Le Monde ? Le très conciliant quotidien vient de publier une enquête mettant en cause le président du temps de sa période au ministère de l'économie. Ce dernier aurait succombé aux sirènes du lobbying du groupe américain Uber en pleine campagne de ce géant du transport "VTC" (Voiture de Transport avec Chauffeur) contre les taxis.
En appuyant le géant américain contre l'avis du gouvernement dans lequel il était, le président a montré un double manque de loyauté : à l'égard de son camp d'une part et au profit d'une entreprise étrangère d'autre part.
Les révélations de l'enquête établissent l'appui de celui qui est devenu président dans l'avènement du groupe américain et dans la dérégulation du marché du transport. Difficile cependant d'expliquer pourquoi le journal Le Monde semble avoir marqué un but contre son camp ?
Qui veut la peau du président ?
Le journal Le Monde n'est ici pas à la manœuvre mais sert de porte-voix à une enquête menée par le Consortium international des journalistes d'investigation : ICIJ. Cette structure basée à Washington et regroupant un ensemble de journalistes du monde entier publie ses travaux dans la presse de centre-gauche : le Washington Post aux Etats-Unis, The Guardian au Royaume-Uni et donc Le Monde en France. Cette organisation à but non lucratif est financée par des fondations et personnalités farouchement progressistes (Open Society de Gorges Soros, Ford Foundation également financier du CRAN ou de RSF en France...).
La liste de ces grands mécènes est disponible en ligne (https://www.icij.org/about/our-supporters/) et l'organisation publie des travaux à la teneur tantôt progressiste tantôt atlantiste. Le prisme anti-russe du consortium laisse d'ailleurs envisager à certains observateurs que c'est de ce côté qu'il faut chercher les raisons des révélations contre le président français. En effet, Emmanuel Macron a, depuis le début de la crise ukrainienne, montré plus de retenue que ses partenaires occidentaux à l'endroit de Moscou, estimant notamment qu'il "ne [fallait] pas humilier la Russie". Une position que ne lui pardonnerait pas les va-t-en guerre atlantistes dans leurs versions publiques et privées...
Une pratique du pouvoir qui pose problème
En matière d'influence, de renseignement et de déstabilisation, il est toujours difficile de savoir qui est le bénéficiaire d'un scandale. Il convient donc de prendre ce scandale avec des pincettes car en la matière, les coups de billards se jouent souvent à trois bandes et plus. Reste donc le constat de pratiques politiques douteuses et d'une allégeance à des entreprises étrangères.
Un constat qui semble jalonner le règne d'Emmanuel Macron déjà tâché par le sceau de Mckinsey et d'une multitude d’affaires qui renvoient l'affaire Fillon au rang de fait divers sans intérêt. Sans-gêne, le président assume cette manière de diriger et illustre l’étendue de décennies de décadence dont il est le fruit probablement le plus mûr ! Quand Emmanuel Macron partira, ce ne sera pas du personnel qu'il s'agira seulement de remplacer mais des méthodes et des comportements qu'il faudra envisager différemment.
Olivier Frèrejacques
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