Source [Boulevard Voltaire] Les morts ne sont pas encore tous inhumés, les blessés pas tous sortis de l’hôpital, une victime toujours dans le coma vient de mourir ce dimanche soir. Mais, samedi, la France a assisté, un peu sidérée, au reportage de France 2 chez la famille Chekatt et à la longue interview du père.
Gros malaise devant cette famille : père salafiste, frère lui aussi fiché S, nous dit-on. Un père qui confirme que son fils était un adepte de la propagande de Daech. Allô, Laurent Nuñez ? Un père qui prétend que, s’il avait su que son fils allait passer à l’acte, il l’aurait dénoncé. Malaise : personnellement, je ne le crois pas une seconde. J’ai le droit, non ? Et nous avons comme le sentiment que Chérif Chekatt n’avait peut-être pas attendu la prison pour se radicaliser, quoi qu’en dise son père. Le terreau, souvent, c’est la famille, si l’on en croit un sociologue interviewé durant ce reportage, ainsi que le juge Trévidic, spécialiste du terrorisme. Et le terreau est là.
Gros malaise devant la mise en scène de nos dirigeants : Castaner plus fier que jamais : « Le travail de terrain paie. » Pardon ? Ceux qui ont payé, là, ils ont payé de leur vie les défaillances de tout un appareil d’État : Justice, renseignement, police, avec ce gros ratage de l’arrestation manquée mardi matin. Comment ose-t-il fanfaronner ainsi ? Quant à Mme Belloubet, il va falloir lancer un avis de recherche. Invisible. À la limite, c’est celle que je comprends le plus. Je serais à sa place, j’aurais démissionné. S’enfouir dans un silence de honte est encore ce qu’elle avait de mieux à faire. Emmanuel Macron s’est mis en scène, lui : la rose blanche, les accolades souriantes aux forces de l’ordre. Ce pouvoir qui ne tient plus que par elles passe ses journées à ça : hommage aux forces de l’ordre matin, midi, et soir. Aurait-il peur qu’un jour, elles aussi lui fassent défaut ?
En tout cas, cela ne doit pas nous empêcher de poser la question des ratages, du scandale de la liberté de ce multirécidiviste islamiste radicalisé hyper dangereux. L’État français permet donc cela… Après chaque attentat, d’ordinaire, le pouvoir s’agitait, proposait ou faisait au moins semblant. Avec Castaner et Macron, même plus… C’est terrifiant. Ils ne nous proposent plus rien. Ils nous condamnent à subir. Préparez vos bougies, vos roses, vos « Je suis… » Préparez vos larmes, vos cercueils.
Mais jusqu’à quand ?
Gros malaise devant l’absence de révolte, de cris. On devrait descendre dans la rue, demander la démission de Castaner et de Belloubet, exiger des expulsions, crier : « Mais faites quelque chose, b…l ! »
Le juge Trévidic est venu dire, dimanche soir, sur BFM TV, quatre petites choses :
– lui aussi a des doutes sur la sincérité du père Chekatt, expérience aidant, explique-t-il ;
– lui aussi estime que ne pas agir sur ces familles de radicalisés dans lesquelles grandissent les Chérif Chekatt est criminel ;
– lui aussi avoue que la Justice a été, jusqu’à maintenant, bien trop gentille ;
– lui aussi redoute la sortie de prison de 450 radicalisés en 2019.
Donc, oui, il y a des choses à faire. Et, dans l’immédiat, nous sommes fondés à répéter : « Castaner, Belloubet, démission ! »
Les choses n’ont bougé, pour nos fins de mois difficiles, que quand nous sommes descendus dans la rue et avons montré les dents. Alors, ils ont rapidement remballé leurs discours bien construits sur les déficits, la taxe carbone et la transition écologique. Nous l’avons fait pour notre Caddie® et nous ne le ferions pas pour notre vie et celle de nos enfants ?
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