[Source: Nouvelles de France]
Vous le savez peut-être : je suis né en Algérie. Mes parents arrivent en France alors que je suis âgé de deux ans. Jusqu’à mon adolescence, nous nous rendons en Algérie pendant les vacances d’été. Pendant la première partie de la décennie 1980, tout porte à croire que l’Algérie accède à la modernité : pas d’islamisme radical, et un rapport à la religion musulmane simple et paisible… Peu d’hommes portent la barbe. La moustache, en revanche, est de rigueur, «seventies» obligent. Peu de femmes se voilent. Certaines se couvrent le visage d’un foulard traditionnel, le plus souvent blanc. Les femmes se rendent librement à la plage. Certaines osent même le monokini…
Puis d’année en année, d’été en été, j’observe le processus de radicalisation qui touche le pays. La révolution islamique iranienne de 1979 constitue un pivot. Les « barbus » s’assument et se multiplient. Le port du voile se répand. Blanc, d’abord. Avec motifs, ensuite. Et noir, enfin, pour couvrir progressivement l’ensemble du visage. Tout cela jusqu’à la victoire des islamistes aux élections de 1991, et le début de la guerre civile qui a ravagé le pays une décennie durant. Cette année 1991 marque d’ailleurs mon dernier séjour en Algérie.
Deux événements survenus à quelques semaines d’intervalle me font penser que la France n’est pas à l’abri de cette dérive sectaire. Je pense d’abord au développement de la mode islamique par les marques H&M, Marks&Spencer, Uniqlo et Dolce&Gabbana (avec comme point d’orgue la création du « burkini », contraction de « burka » et de « bikini »). Je pense aussi à l’organisation de « la journée du voile » à Science Po Paris, événement qui a invité toutes les filles à porter un voile le temps d’une journée, dans le but de « sensibiliser les femmes au port du voile »…
Ces deux initiatives sont extrêmement inquiétantes. Ne laissons pas se propager l’idée qu’une femme s’épanouit en se couvrant la tête, alors qu’il s’agit d’une infâme régression ! Ne laissons quiconque défier et remettre en cause les valeurs fondamentales de la République Française, conquises sur tant de siècles !
Certains diront que c’est le choix de ces femmes que de porter le voile. C’est parfois le cas. Mais souvent, ce choix est la conséquence d’un conditionnement social, familial ou conjugal. N’oublions pas que le système d’oppression le plus efficace est celui qui réussit à convaincre l’opprimé du bien-fondé de son oppression. Nous y sommes.
L’évolution vers le radicalisme religieux au fil du temps me confirme dans la conviction que le foulard islamique n’est pas un attribut religieux, mais un outil de conquête politique. Ne soyons pas naïfs : le voile est un étendard de l’islamisme ! L’anecdote que je vais vous livrer en est une preuve objective : il y a trois ans, ma mère se rend en Algérie pour des raisons familiales. Dans son vol de retour en direction de la France, elle est placée à côté d’un jeune couple. La femme, pimpante et fraichement maquillée, porte une robe qui lui arrive aux genoux. Un couple moderne, donc. Sauf qu’à l’approche de Paris, la femme s’isole dans les toilettes de l’avion, et revient vêtue d’un Niqab noir. Il va de soi que ce comportement n’est pas justifié par un motif religieux : si tel était le cas, la femme aurait été vêtue d’un Niqab dès son décollage à Alger. Il ne peut donc s’agir que d’un acte de défiance politique. Un bras d’honneur fait à la France, en quelques sortes.
Aujourd’hui, une force obscure tend à répandre ses principes sectaires sur l’ensemble de la société française. Une telle force exige maintenant de développer une contre-force. Cette contre-force, c’est l’ordre républicain, la « puissance » publique.
Comment cette contre-force doit-elle s’exercer ? De même que le port du voile est obligatoire dans certains pays, la France doit désormais avoir le courage de l’interdire totalement. Plus généralement, le temps est venu de proscrire, au nom de la laïcité, tout vêtement distinctif religieux dans l’ensemble des espaces publics, y compris dans la rue. Seule exception à cette règle : les représentants des cultes, à savoir les curés, les imams, les rabbins, les pasteurs, les moines…
Nous sommes aujourd’hui face à un enjeu historique. Un enjeu de civilisation, même. Nous devons affirmer avec exigence nos principes essentiels. Nous ne transigerons pas. Nous ne les négocierons pas. En parallèle, nous devons redonner une envie de France. Telle est la condition indispensable pour écrire un nouveau roman national. Un roman national dans lequel chacun, quelle que soit son origine, sa religion, ses convictions, pourra écrire sa page. C’est cela, l’idée que je me fais de la France !
Avec mes compagnons de route, nous proposerons bientôt aux Français une grande idée pour notre pays. Avec Lauris Olivier, avec Cyril Delattre, avec David Melki, et bien d’autres, nous sommes résolument décidés à projeter notre pays dans l’avenir. Avec fermeté. Et aussi avec audace et ambition.
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