Source [Marianne] Dorénavant, dans certains hôpitaux anglais, les sages-femmes devront éviter d’utiliser les termes « lait maternel », « mère », ou « père » devant les personnes transgenres pour ne pas les blesser. Au Québec, la Cour supérieure a ordonné au gouvernement de changer des articles de loi jugés discriminatoires envers les individus trans ou non binaires.
Le changement linguistique est en marche. Au Royaume-Uni, les hôpitaux universitaires de Brighton et Sussex mettent en place une modification du langage dans les maternités pour faire disparaître ce qu’ils estiment être de la « transphobie traditionnelle ». Ainsi, devant un public trangenre ou non binaire, les sages-femmes sont invitées à remplacer l’expression « lait maternel » par « lait humain » ou « lait de poitrine ». Pour ne pas blesser les personnes dont l’expression de genre n’est pas en adéquation avec l’identité de genre, les mots « père » et « mère » sont remplacés par « parent » ou « personne ». Et puisqu’on n’arrête pas le progrès, le « service maternité » s’appelle désormais le « service prénatal ».
Dans un document instaurant les nouvelles règles linguistiques, ces hôpitaux universitaires estiment « qu'il existe actuellement un essentialisme biologique et une transphobie dans les récits et les discours traditionnels portant sur la naissance. » Animés par de bonnes intentions, les professionnels de la santé poursuivent : « Nous nous efforçons de protéger nos utilisateurs de services trans et non binaires et nos professionnels de la santé contre des persécutions supplémentaires en raison des changements de terminologie. »
Si ces adaptations du langage sont une première dans le pays, en France, certains professionnels craignent l’importation de ces nouvelles normes. « Il s’agit de gommer les choses naturelles, et ce genre de modifications linguistiques arrivera en France, les changements de mentalité vont vite », s’inquiète Delphine de Riberolles, sage-femme depuis une quinzaine d’années, à Paris. « La tendance actuelle est de dégenrer les individus », ajoute-t-elle. Si elle explique s’adapter lorsqu’elle est éventuellement en face d’un individu transgenre, elle refuse de transformer le réel. Et conclut : « Restons simples, avec de vrais repères ».
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