Source [Le Figaro] La candidate du PS a officiellement lancé le week-end dernier sa campagne présidentielle et fait mine d’afficher optimisme et confiance. Deux sentiments que sont loin de partager militants PS et élus socialistes. Coincée entre 4 et 6 % d’intentions de vote, l’édile de la capitale semble bien partie pour faire mentir la devise de la Ville de Paris: «Fluctuat nec mergitur».
Yann Galut ne veut surtout pas tenir de propos trop désagréables. Il prend des précautions pour être bien compris, parle doucement dans la voiture qui l’emmène d’une matinée avec plusieurs centaines d’agents de sa ville, jusqu’à un déjeuner, avec d’autres acteurs municipaux. Ancien député PS, frondeur contre Manuel Valls et François Hollande, qu’il accusa de trahir les promesses de son élection, militant socialiste depuis les années 1980, autrefois passionné de politique nationale, le maire de Bourges, élu en 2020, âgé de 55 ans, se concentre désormais sur la capitale historique du Berry et chef-lieu du Cher, sa nouvelle passion.
Chez Anne Hidalgo, on a voulu l’enrôler dans cette «équipe de France des maires», bras armé de la candidate socialiste dont la campagne a été lancée officiellement, à Lille, le week-end dernier, chez Martine Aubry. Yann Galut a participé à quelques réunions de préparation, sans plus. Il s’est éloigné sur la pointe des pieds, comme il a décidé cette année de ne pas renouveler sa carte du PS. Désormais, il se définit «divers gauche»: «Il n’y a pas d’envie de Parti socialiste dans le pays! Je ne le dis pas avec agressivité, avec rancœur, c’est un constat.» «Le PS est démonétisé, ajoute Yann Galut. Alors sa candidate…» Pour ne pas avoir à la critiquer trop ouvertement - rares sont ceux qui aiment tirer sur une ambulance -, le maire contourne. «Je ne rencontre pas un Berruyer qui me parle de la gauche, ni négativement ni positivement. On n’en parle pas. La seule chose dont ils me parlent, c’est de leur inquiétude face à Éric Zemmour. Il est identifié comme le Trump français par le peuple de gauche et, le paradoxe, c’est qu’il inquiète plus que Marine Le Pen.»
Après un silence, il reconnaît que tout de même, chez les plus militants, «la fracturation de la gauche est vue comme un obstacle sérieux». Lui-même sait qu’il devra choisir d’ici à la fin de janvier, un soutien, un parrainage. Pour l’instant, il hésite entre Yannick Jadot, Anne Hidalgo ou Arnaud Montebourg. «Sur ces trois-là, il en faudrait un seul, dit-il, pas forcément socialiste.»
Concentré sur sa ville, comme retranché, le maire de Bourges ne semble pas avoir conscience de la détermination d’Anne Hidalgo, qui a promis, à Lille, d’aller «jusqu’au bout». Cette volonté farouche pourrait passer pour de l’inconscience. Son début de campagne, en effet, est émaillé de fautes qui finissent par être très voyantes - même aux yeux des militants socialistes les plus convaincus. Il ne laisse que peu d’espoir pour la suite, à moins de six mois de l’échéance. Les sondages la concernant sont d’une redoutable stabilité, entre 4 et 6 % ces dernières semaines.
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