Pourquoi s’intéresser au centenaire de la Révolution bolchevique ?

source[Salon Beige]Pourquoi s’intéresser au centenaire de la Révolution bolchevique ? La page n’est-elle pas tournée ?

 

Ce n’est pas précisément au centenaire de la Révolution d’octobre, en tant que tel, que je me suis intéressé. Et encore moins l’avons-nous commémoré ! Ce qui a motivé mon livre et le documentaire qu’on en a tiré pour TV Libertés, ce sont les cent ans d’abominations,  massacres, d’exterminations et de génocides du plus gigantesques et durable système totalitaire de l’histoire. Et ce n’est pas moi mais le grand ministre de l’Intérieur, briseur des grêves insurrectionnelles du parti communiste et de sa CGT, le socialiste Jules Moch qui déclare notamment ceci, le 16 novembre 1948, dans son célèbre discours prononcé à l’Assemblée Nationale :

C’est parce que, depuis plus de trente ans, le bolchevisme a proclamé que tous les moyens sont bons pour réussir (…) ; c’est parce que la répétition constante du mensonge finit par donner une apparence de réalité aux faits les plus inexacts que le bolchevisme moderne est la plus gigantesque entreprise de dépravation de l’homme qui ait jamais existé… ».

Or l’homme qui dit cela et qui a joué un rôle immense pour épargner le communisme à la France, ce n’était pas un homme de droite, encore moins « d’extrême-droite » mais un grand résistant, juif, socialiste et franc-maçon, officier polytechnicien, grand blessé de la première guerre et dont un des deux fils, résistant aussi, a été tué par la Gestapo. Cet homme n’était donc pas suspect de tiédeur de jugement pour le nazisme ! Mais c’est bien du communisme qu’il dit, relisons-le, qu’il est «  la plus gigantesque entreprise de dépravation de l’homme qui ait jamais existé ». Depuis son discours, se sont ajoutées soixante-dix ans d’horreurs du fait des dictateurs de l’URSS mais aussi de tous ceux des pays du Pacte de Varsovie et de Mao et de Hô et de Pol Pot, sans oublier les Mengistu et autres Castro.

On voit bien que la page n’est hélas pas tournée, ne serait-ce qu’en considérant la vigilance mémoricide qui aura été, tous ces derniers mois, de mise dans la plupart des médias où pèsent toujours les connivences communistes.

Par exemple, le dimanche 3 décembre, la veille de ce jour où je réponds à vous questions, était encore projeté, sur la chaîne Histoire, un film sur la monstruosité totalitaire et génocidaire du nazisme et ses massacres en « Union soviétique ». Fort bien ! Mais ce qui était uniquement évoqué, c’était la barbarie hitlérienne, pas du tout la soviétique ! Cela, c’est l’effroyable mémoricide des atrocités communistes en URSS par Staline par occultation des dix millions de morts, notamment en Ukraine, par les famines organisées (« l’Holodomor ») ou les massacres perpétrés par les colonnes infernales de la Tchéka de Dzerjinski, multipliant les tortures dans des sommets de cruautés les plus inimaginables.

La page n’est hélas pas tournée ! Le communisme tue toujours, dans ses geôles et dans ses camps, en Chine, notamment au Tibet, et en Corée du Nord, et dans les trois pays d’Indochine. On parle aujourd’hui du sort tragique des Rohingyas, musulmans de Birmanie. Mais c’est dans la plus totale indifférence de la dite « communauté internationale » que cet État alors appuyé par la Chine communiste, a massivement massacré les Karens coupables d’être, les uns animistes, les autres chrétiens.

Quant aux peuples indochinois Moï (ou Meos) des hauts plateaux, aux confins des trois pays, ils ont payé de leur anéantissement leurs engagements successifs contre le communisme avec l’armée française puis celle des États-Unis et enfin leur résistance, seuls, abandonnés de tous. Et la « page communiste » n’est pas non plus tournée chez nous. Plus exactement, de nouvelles pages sont hélas encore écrites.

Les réseaux de connivence communistes, trotskystes, staliniens ou maoïstes, perdurent sous les formes de la révolution sociétale « déconstructionniste » ou de l’islamo-gauchisme d’une Houria Bouteldja dont j’ai été le premier à mesurer le potentiel de nocivité, à réfuter les idées avec un livre, et à combattre avec l’AGRIF, avec la seule AGRIF, devant les tribunaux. Et, on le constate, l’ultra-gauche néo-communiste n’est pas hélas à l’agonie.

Pourquoi un nouveau livre : tout n’a-t-il pas déjà été dit sur l’effrayant bilan du communisme ?

D’abord, le combat pour la vérité implique de réactualiser sans cesse la mémoire oubliée et surtout enterrée. D’une certaine manière, l’essentiel a été dit en effet, depuis Koestler, Kravchenko, Soljenitsyne et les dizaines d’autres grands témoins, et la belle œuvre mémorielle aussi des Conquest, des Wolton et des Courtois. Et de cela, je fournis à la fin de mon livre une ample bibliographie.

Mais une nouvelle tentative de bilan, condensé, pédagogique et facilement lisible, me paraissait nécessaire. J’ai essayé de la mener, autour du triptyque d’identification, selon moi, du système communiste, à savoir que, dans tous les pays où il s’est installé, il a systématiquement fonctionné sur trois piliers : le parti, la Tchéka, le Goulag (quelles que soient les dénominations successives de ces deux dernières « institutions »). Et cela a été vrai, même à Cuba.

Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans ces cent ans d’abominations communistes ?

La puissance du mensonge !

Avec pour corollaires, d’une part la constante des phénomènes de collaboration de l’intellocratie de gauche, de l’autre, très complémentaires, ceux d’un prodigieux et systématique déni de réalité. Si bien que s’il y a certes eu, et heureusement, des attitudes de repentance chez quelques « collabos », elles sont demeurées exceptionnelles et de surcroît elles ont été largement occultées. 

Pensez-vous envisageable d’organiser enfin le procès international du communisme ?

Je n’ai cessé en effet d’en proclamer la nécessité.

Non pas exactement sur le modèle du procès de Nuremberg des dirigeants nazis arrêtés. Ce tribunal visait à la condamnation effective des coupables et des peines de mort furent infligées. Le travail de ce tribunal fut d’ailleurs entaché par le fait qu’y siégeaient des « magistrats » désignés par le criminel Staline pour juger des hommes du criminel Hitler. Un peu comme si un Jack l’éventreur aurait eu à juger un Landru !

Aujourd’hui, la plupart des plus grands criminels communistes sont morts mais c’est du ressort des États libérés du carcan communiste qu’il revient de juger les coupables survivants, encore nombreux. Je crois en revanche nécessaire que soit mené pour la mémoire de plus de cent millions de morts et de milliards de victimes, pour l’honneur de la vérité, le procès de cette « plus gigantesque entreprise de dépravation de l’homme qui ait jamais existé ». Ce doit être d’abord un grand travail de rassemblement de la vérité historique, pays par pays, et de condamnation des coupables morts à des peines d’infamie pour leurs crimes indicibles contre ceux qu’ils anéantirent : personnes, classes ou peuples.

Je crois donc que ce tribunal devra prononcer également des décisions de démolition ou de transformation en musées de l’horreur bolchevique des mausolées  d’exaltation des plus grands bourreaux communistes. Et d’abord celui de la Place Rouge à Moscou abritant la charogne siliconée du monstre Lénine. Et également bien sûr, à Pékin celui dédié au cadavre de Mao, « ce phare de la pensée universelle » selon le pitoyable propos d’un Giscard d’Estaing, déposant sans aucune vergogne une gerbe à sa mémoire en ce lieu !