Le commerce physique n’a pas dit son dernier mot

Source [Causeur] : Faut-il vraiment désespérer de la fermeture des petits commerces dans nos bourgs et villes ? Peut-on espérer une grande mutation du commerce de proximité ?

S’il existe quelque chose qui, dans la rue, attire à coup sûr notre attention, nous fait lever le nez de notre téléphone et ralentir notre allure, c’est bien une vitrine vide, surtout lorsque celle-ci semble accompagnée d’un mot sur la porte. Un mot, ou plutôt quelques mots, le minimum, pour annoncer que la boutique en question ferme définitivement ses portes. On prend alors le temps de lire, au mieux surpris, au pire attristé. Pareille scène se rejoue, dans toutes les villes de France, du plus petit village à la plus imposante métropole.

Le Colonel Moutarde va trop sur Amazon

 « Quand le commerce part, c’est la vie qui part » a déclaré Alain Di Crescenzo, président de la CCI France en novembre dernier. Sans cautionner le ton inutilement dramatique d’une telle phrase, je pense cependant qu’il met le doigt sur ce qui nous chagrine tant à ce sujet : le commerce physique est indissociable de la vie d’un centre-ville et, si les Français sont nombreux à être attachés à leurs commerces, ils le sont encore plus à l’être à leur ville ou leur quartier.

Bref, une ville sans commerces, c’est une ville qui se meurt et, comme dans une partie de Cluedo, chacun prend plaisir à chercher le coupable, fustigeant les instances politiques, blâmant la conjoncture ou scrutant d’un air accusateur le quidam, perplexe devant ce local vide, qui regarde honteusement ses pieds, persuadé d’avoir bien trop acheté sur Amazon ces derniers temps…

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