Source [Contrepoints] Les chefs d’entreprise diront que les salaires, en France, sont trop élevés. Les salariés ne seront pas de cet avis. Une analyse objective se doit de tenir compte d’un troisième acteur : l’État.
Emmanuel Macron a présenté cette semaine les réponses qu’il souhaitait apporter à la suite de ces longues semaines de Grand débat à travers la France. Un des souhaits exprimés par le président se résumait dans la formule « il faut que le travail paie ». Nous pourrions ainsi interpréter cette formule de la façon suivante : les salaires en France sont trop faibles. Ce qui est vrai.
Dans le même temps, de nombreux chefs d’entreprises affirment pour leur part que ceux-ci sont déjà très élevés. Ce qui est vrai également.
Comment est-ce possible que salariés et chefs d’entreprises aient tous les deux raison à ce sujet ? C’est parce qu’un tiers vient s’immiscer entre ce que l’entreprise verse et ce que le salarié reçoit. Ce tiers, c’est l’État et sa ponction est de plus en plus forte.
Attardons-nous dans un premier temps sur l’affirmation des chefs d’entreprise : un salarié français coûte cher. Un chef d’entreprise, lorsqu’il décide d’embaucher un salarié, le fait parce qu’à ses yeux l’employé lui rapportera plus qu’il ne lui coûtera. Il doit donc correctement estimer la productivité du futur salarié afin de déterminer si le coût total de celui-ci ne sera pas trop fort.
Or depuis la crise de 2009, la productivité française a augmenté moins vite que le coût total pour un employeur.
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