Source [Polémia] Avec 7 villes de plus de 100 000 habitants à leur actif, les Verts sortent grands vainqueurs du scrutin des municipales. Une victoire incontestable, mais sans éclat, car remportée dans un paysage politique dévasté, où le seul vrai vainqueur est l’abstention. Une victoire par ailleurs portée, très en amont, par un formidable travail de propagande de mise en condition des masses sur le réchauffement climatique. Les Verts n’avaient plus qu’a récolté les fruits murs d’une ingénierie sociale performante, symbolisée par l’image iconique d’une adolescente formatée qui fait un peu penser à un personnage virtuel, comme échappé d’un manga.
La deuxième évidence de ce scrutin est la confirmation de la défaite annoncée du parti présidentiel. La Macronie est mal en point, mais, de fait, elle a toujours fonctionné sur un équilibre bancal, qu’elle n’a jamais vraiment stabilisé, entre centre droit et centre gauche. Un léger déplacement de son électorat bourgeois progressiste vers le vote écolo de gauche suffit à la fragiliser. Au fond, ce scrutin ne change à peu près rien aux fondamentaux sociopolitiques du pays. Ni les victoires, ni les défaites apparaissent décisives : les écolos sont très loin d’avoir prouvé leur capacité à construire une force politique nationale présidentiable. Macron est fragilisé mais ses capacités de manœuvre ne sont pas anéanties. Le PS et LR sauvent les meubles grâce à l’abstention et le gain de la prime au sortant, mais semblent perdre toute capacité de leadership, avec un PS qui coure derrière les Verts et une droite largement délaissée par ses électeurs. Le RN confirme son implantation durable, mais aussi son incapacité chronique à franchir des seuils décisifs, en dépit de la victoire symboliquement forte de Perpignan. Quant à l’extrême gauche LFI, elle se perd dans les brouillards de la cause racialiste, sous la houlette d’un vieux chef usé qui constate dépité le rétrécissement constant de son espace politique.
La force des clivages sociaux
Pour autant, cette séquence électorale perturbée confirme la cristallisation politique du pays autour de ses clivages de classe. Une leçon capitale qui n’a cependant rien d’une révélation, les récents sondages disaient la même chose, mais qui va déterminer toute stratégie politique dans la perspective présidentielle. Chacun le ressent bien, les municipales, au-delà du battage écolo, n’ont rien démontré de probant, elles ne sont qu’un point d’étape vers 2022.
La sociologie politique du pays est plus que jamais conditionnée par l’opposition entre espaces urbains bourgeois et France périphérique populaire. La vague écolo est surtout celle des centres urbains. Elle représente une idéologie de substitution pour des groupes sociaux portés par un individualisme profond déterminé par un sévère darwinisme social ; les « winners » s’en sortent ! Ces bourgeoisies urbaines, qu’elles soient conservatrices ou progressistes, sont façonnés dès l’enfance par la culture de la compétition scolaire qui détermine largement la réussite professionnelle et la distinction sociale. Elles visent d’abord à la conformité sociale qui protège, autant que possible, des accidents de parcours. Ce qui veut dire que toute pensée critique systémique est dangereuse, ainsi que toute forme de radicalité qui briserait le conformisme du consensus.
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