[Source : Le Point]
Historien, conseiller et ancienne plume de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, Camille Pascal a publié il y a quelques semaines, Ainsi, Dieu choisit la France. Il déclare au Point :
"Le catholicisme est en train de sortir des profondeurs dans lesquelles la société l'avait enfoui depuis une trentaine d'années. Les agressions terroristes, le fait que les Français soient désignés comme des croisés par Daech, et, dans un registre différent, la façon dont les réformes sociétales ont été imposées engendrent une réaction à un moment donné. Et l'identité catholique ressurgit. Cela fait quinze siècles que notre pays est façonné par l'Église catholique et pendant cette longue période historique tous ceux qui furent à sa tête furent habités par cette religion – y compris Bonaparte, tout agnostique qu'il fut. Même les Lumières et la Révolution française furent un surgeon de cette identité. Ces dernières années, on avait oublié cette imprégnation. Aujourd'hui, en clair, on assiste à un retour du refoulé. Et cette résurgence porte François Fillon.
Mais le démographe Hervé Le Bras a souligné que les votes catholiques n'avaient pas eu autant d'impact sur le choix des électeurs de droite pour François Fillon…
Jamais depuis les manifestations pour l'école libre de 1984 la France catholique n'avait été à ce point mobilisée. Cette mobilisation est non seulement importante, mais aussi durable. La première manif pour tous a eu lieu fin 2012. Le mouvement continue, et François Fillon a su mobiliser cet électorat. Pour une génération d'intellectuels formés par le structuralisme des années 1970, c'est impensable, et donc ils continuent à ne pas percevoir le phénomène."
Les catholiques français (j'en suis) doivent garder raison et ne désigner aucun représentant particulier dans le paysage politique. Gardons notre indépendance politique, en vertu de l'institution de la laïcité par Jésus : rendez à César ce qui est à César. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut s'abstenir d'aucun militantisme. Par ailleurs, je doute que François Fillon soit le meilleur choix, c'est pourtant apparemment ce que tous les journalistes ont décrété (ça arrange tout le monde à gauche comme à droite). Valérie Boyer a beau porter autour du coup une croix plus lourde qu'elle il ne faut pas être crédule, mais sans doute que plus c'est gros plus ça passe.
Concitoyens catholiques, ne vous laissez pas ranger dans une case d'échiquier ! A lire aussi : http://dlf-auvergne.blog4ever.com/petite-chronique-sur-les-catholiques-et-la-politique