Source [Causeur] Ce n’est pas le rôle historique de la France de réformer l’Islam. Persuadés du contraire, les Français participent à un dangereux jeu à l’issue fort incertaine. Il est illusoire de croire que la civilisation musulmane acceptera de s’empêcher en France… Analyse.
La promesse d’un Islam de France fait partie de ces impostures contemporaines dont la seule vertu est d’endormir le citoyen et lui faire croire à des lendemains qui chantent. Il ne sert à rien de fantasmer sur une religion déradicalisée car l’Islam n’est pas un objet de laboratoire que l’on peut modéliser et manipuler. Ce n’est pas non plus un régime alimentaire duquel on peut retirer les protéines ou une boisson gazeuse que l’on peut délester de ses calories.
Cet OVNI nommé civilisation
Toute religion est liée à une civilisation qui lui donne une continuité historique. Et chaque civilisation a besoin d’une matière humaine pour exister. Quoi qu’elle fasse, la civilisation française n’aura aucune emprise sur l’Islam. Il lui est étranger et ne lui a jamais appartenu. Il y a des choses que seule une mère peut dire à ses enfants et la France n’a pas engendré l’Islam. Bien au contraire, elle s’en est préservée tout le long de son histoire. Il revient à la civilisation musulmane de réformer l’Islam et à elle seule.
Les Français ne peuvent pas toucher au dogme ni au Coran. C’est l’affaire de la civilisation musulmane. Si cette civilisation décide de changer de cap, elle le fera sans nous consulter et nous en subirons les conséquences, bonnes ou mauvaises
Existe-t-il une civilisation musulmane en France ? La réponse est « pas encore mais ça ne saurait tarder ». La civilisation musulmane vient, pour la première fois, de franchir les Pyrénées. Elle compte désormais des millions d’adeptes au nord de la Loire et à l’est du Rhin.Evénement historique aux proportions incommensurables ! Quand Mme Merkel a appelé un million de réfugiés en Allemagne, elle a exaucé en quelques mois le rêve millénaire d’une civilisation.
La France n’est pas une Business Unit !
L’expérience prouve tous les jours que l’assimilation et l’intégration ne marchent pas ou pas suffisamment. Il n’y a pas assez de métissage et chacun campe sur son héritage et sa différence, convaincu de son droit à la différence. Or, les civilisations ne s’empilent pas comme les étages d’un building. Elles ne s’alignent pas non plus comme les boutiques d’un centre commercial. Elles n’aiment pas la promiscuité. La diversité, telle que nous l’entendons, leur fait horreur. Cela ne veut pas dire qu’elles exècrent le dialogue et l’échange, elles ont juste besoin de le faire au goutte-à-goutte pour ne pas se diluer. Elles aiment contrôler la vitesse des échanges. Pour elles, tout est une question de rythme.
Leur obsession est celle d’un monarque : durer et transmettre le pouvoir à qui de droit. Rien à voir avec la mentalité managériale de nos leaders qui envisagent un pays comme une Business Unit appartenant à une multinationale dont le siège social serait à Bruxelles. Ils conçoivent l’exercice du pouvoir comme celui de la « compliance » qui consiste à gouverner en regardant vers l’échelon supérieur et non vers l’arrière c’est-à-dire vers les aïeux. Tout le contraire d’une civilisation qui est une machine à tirer les leçons du passé.
Une civilisation est prudente, même si elle est capable d’accès de colère aussi soudains que cruels. Elle goûte la nouveauté du bout des lèvres et la digère, avec un luxe de précautions. Elle craint d’être empoisonnée par un venin qui pourrait la pourrir de l’intérieur. D’où sa méfiance par rapport à l’Etranger et sa réticence à l’installer tout de suite au cœur de la maison.
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