« Ils l’ont jetée dans la fosse aux lions » : l’émotion après le passage à tabac de Samara

Source [Boulevard Voltaire] : Deux jours après l’agression barbare subie par Samara, collégienne de 14 ans, devant son école de Montpellier, l’émotion reste vive. Jetée au sol, lynchée, frappée violemment… l’adolescente, victime d’une hémorragie cérébrale, est placée dans un coma artificiel, dont elle est sortie ce 3 avril dans la soirée. Depuis, les déclarations de soutien à la famille de l’adolescente se multiplient mais des questions demeurent. Pourquoi, malgré les alertes répétées de la famille, rien ne semble avoir été mis en œuvre pour protéger la jeune fille ? Pourquoi la collégienne n’a-t-elle pas été gardée dans l’enceinte de l’établissement jusqu’à ce que sa mère arrive ? Quelles sont les motivations de ses agresseurs ? Trois mineurs, âgés de 14 et 15 ans, ont été interpellés et placés en garde-à-vue. L’une a reconnu avoir porté des coups. Ils seront entendus du chef de tentative de meurtre sur mineur de moins de 15 ans.

Traitée de « mécréante »

Depuis maintenant 24 heures, Hassiba R. et Christine S., la mère et la grand-mère de la collégienne passée à tabac, multiplient les déclarations dans la presse pour faire entendre leur colère. Avec franchise et émotion, les deux femmes ne mâchent pas leurs mots contre ceux qu’elles jugent responsables du lynchage de Samara. Hassiba R. dénonce tout d’abord des faits de harcèlement scolaire. « Maman ce n’est plus possible. Tout la journée, c’est des rires, c’est des moqueries, des insultes » aurait confié la jeune fille à sa mère. « Samara se maquille un peu. Et la jeune fille [qui aurait agressé Samara, NDLR] est voilée. Toute la journée elle la traite de kouffar, ça veut dire mécréant » explique la mère de famille au micro d’Europe 1. « Ma fille, elle s’habille à l’européenne » poursuit Hassiba R. Un style vestimentaire, sans doute hérité de ses racines harkies, qui semble, à en croire sa mère, déranger certains de ses camarades de classe. « Toute la journée, c’était des insultes, on la traitait de kahba, ça veut dire p*te, ce n’était plus vivable ». L’an dernier déjà, une adolescente [celle qui aurait agressé Samara, NDLR] avait créé un compte au nom de Samara sur les réseaux sociaux et publié une photo appelant au viol de la collégienne. Face à la répétition de ces faits, Hassiba R. a tenté d’alerter la direction de l’école et l’académie. Mais le compte sur les réseaux sociaux supprimé, elle ne disposait plus de preuves suffisantes pour porter plainte, explique-t-elle. L’adolescente responsable, qui aurait reconnu les faits, aurait alors seulement écopé de deux jours d’exclusion du collège. Christine S., la grand-mère, ajoute que sa petite-fille aurait été frappée la semaine dernière au dos.

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