[Source: IPSOS]
Ipsos, en partenariat avec Sopra Steria, publie cette semaine la quatrième vague de l’enquête « Fractures Françaises » réalisée pour Le Monde, La Fondation Jean-Jaurès et Sciences Po. Chaque année depuis 2013, cette étude dresse un portrait complet et synthétique de la société française. Repli, rejet de la classe politique, inquiétude face à l'intégrisme religieux... Découvrez les principaux enseignements de la vague de 2016.
UNE SOCIÉTÉ REPLIÉE SUR ELLE-MÊME
Cette nouvelle édition dessine le paysage d’une société toujours aussi repliée sur elle-même, où défiance et inquiétude pour l’avenir prévalent. Pour 80% des Français, on n’est jamais assez prudent lorsqu’on a affaire aux autres, 63% jugent qu’on ne se sent plus chez soi comme avant. La demande de protection reste un trait caractéristique de la société française : 57% des sondés pensent que la France doit se protéger davantage du monde d’aujourd’hui. Le sentiment d’un déclin du pays domine très largement (86%). Pour autant, cet indicateur enregistre l’une des rares évolutions positives de la vague : 62% des Français pensent que ce déclin n’est pas inéluctable, +9 par rapport à avril 2015.
LE REJET ATTEINT DES SOMMETS DANS LE CHAMP POLITIQUE
C’est l’un des principaux enseignements du dispositif : en trois ans, l’image du système et de la classe politique s’est fortement dégradée. Plus que jamais, les hommes et les femmes politiques sont perçus comme étant corrompus (72%, +10 en trois ans) et ne se préoccupant que de leurs intérêts personnels (89%, +7). Le Front National ne paraît pas profiter de ce climat délétère. Malgré de bons scores aux dernières élections pour le FN, les avis positifs sur ce parti reculent légèrement : 30% (-2) jugent le FN proche de leur préoccupation et 27% (-4) capable de gouverner le pays.
UNE INQUIÉTUDE PLUS MARQUÉE À L’ÉGARD DE LA RELIGION MUSULMANE ET DE L’INTÉGRISME RELIGIEUX
L’idée d’une compatibilité entre la religion musulmane et les valeurs de la société française, qui avait progressé après les attentats de janvier 2015, marque le pas. Elle s’établit aujourd’hui à 41% (contre 47% au lendemain des attaques de janvier 2015 et 37% en janvier 2014). La préoccupation pour l’intégrisme religieux atteint quant à lui un niveau record (83%, +3), signe que la lutte contre le terrorisme djihadiste constitue l’une des toutes premières priorités des Français.
UNE SOCIÉTÉ MARQUÉE EN PROFONDEUR PAR LES ATTAQUES TERRORISTES
Nouveauté dans cette vague, une batterie de questions a été ajoutée pour évaluer la capacité de résilience face au terroriste. Lorsqu’on évoque les attaques de Paris et Bruxelles, les sentiments de colère et d’inquiétude sont toujours extrêmement présents et ne faiblissent pas, y compris par rapport aux mesures effectuées quelques jours après le 13 novembre. Depuis les attentats, les Français se disent plus inquiets pour leur sécurité personnelle (68%) et plus encore pour celle de leurs proches (80%). Près d’une personne sur quatre (24%) reconnait avoir changé ses habitudes de vie et de sortie (36% en agglomération parisienne).
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