États-Unis et avortement : décryptage.

[Source : Boulevard Voltaire]

La presse américaine célèbre, dans Le Monde du 28 juin, la décision de la Cour suprême américaine qui casse des dispositions légales votées au Texas en vue de restreindre l’accès à l’avortement, droit constitutionnel.

Victoire pour Clinton contre les abolitionnistes du Texas ! La Cour rend son jugement à point nommé pour la libératrice de la gent féminine. Dommage que le ministère de la Justice de madame Loretta Lynch ne soit pas aussi diligent dans l’affaire des serveurs de la cofondatrice de la fondation Clinton…

Prenant du recul, l’avortement devrait pourtant soulever trois questions de bon sens : d’un point de vue médical, est-ce utile ou non pour la personne ? D’un point de vue éthique, est-ce bon ou mauvais pour la société ? D’un point de vue religieux, est-ce bien ou mal pour l’harmonie métaphysique de la cité ?

Point d’idéologie, ici…

Selon les chiffres du CDC (Centers for Disease Control and Prevention, Wikipédia), 52 millions d’Américains ne sont pas nés entre 1970 et 2012, à rapporter aux 37 millions d’immigrants légaux pour la période, plus environ 3 millions de réfugiés, soit 40 millions (source : Homeland Security, 2012 Yearbook of Immigration Statistics). À cela, il faut ajouter les « illégaux », qui représenteraient environ 11 millions de personnes. Total : 51 millions… Ainsi, que l’on soit pour ou contre l’avortement, avec ou sans exception, force est de constater que la société américaine vit sous le sceau de la morbidité. Comme dans les autres sociétés occidentales, l’élite américaine vit son « Zardoz », confondant mort et immortalité.

Les médias américains cités par Le Monde en sont fiers, masquant les faits qui précèdent. Pour eux, seule compte la valeur du club. Sans le club démocrate, pas de fromage. Il est vrai qu’une élection présidentielle « produit » un business de cinq milliards de dollars à répartir en consulting et publicité. Sans parler des élections parlementaires et locales. Et sans ce fromage, c’est la difficulté financière pour le New York Times, CNN ou les autres chaînes qui tirent le diable par la queue. À moins que ce soit l’inverse ?

Les grands médias américains sont d’efficaces outils de propagande : contrairement aux bulletins « officiels » de la presse française, rédigés par d’arrogants paresseux qui recopient les dépêches d’agences avec plus ou moins de fiel, les journaux américains sont rédigés par de grands travailleurs méthodiques et analytiques, au bénéfice de lecteurs à l’esprit quantitatif, gourmands de faits souvent insignifiants. Du bel ouvrage, sous un œil rivé sur les recettes publicitaires…

L’élection américaine de novembre sera principalement une élection sur la Cour suprême. Avec un poste déjà vacant, et probablement deux ou trois autres à pourvoir au cours du prochain terme présidentiel, la Cour aura à trancher entre le maintien du statu quo et un renouveau économique, éthique, religieux. Ce choix « peut marquer le pays pour trois générations » (Reince Priebus, président du RNC).

L’élection présidentielle devient donc un référendum entre Thanatos et Éros, mort ou vie, servage ou souveraineté… Tel est le fardeau de Trump.