Ces convertis de l'Islam dont on ne parle pas

Source [islam-et-verite.com] Retrouvez ci-dessous des extraits de Ils ont choisi le Christ : ces convertis de l’Islam dont on ne parle pas, par Jean-François Chemain (Artège, 2019).

En juillet 2012, les médias se sont discrètement fait écho d’un drame survenu à Mantes-la-Jolie : le viol sauvage, suivi du massacre d’une jeune femme par son mari, sous les yeux de leurs quatre enfants. L’assassin a raconté à la police que la victime aurait fait « quelque chose de très grave ». Rubrique « drame conjugal », et l’on n’en sait officiellement pas plus. Ceux qui connaissent la famille de la victime savent que son mari l’a tuée parce qu’elle était devenue chrétienne, à la suite de ses parents et de plusieurs de ses sœurs. Ceci s’est passé en France, un pays qui clame haut et fort être le pionnier des droits de l’Homme et de la liberté religieuse. Voici une autre histoire, celle de Fadela, une mère de sept enfants, elle aussi convertie au christianisme. Des voisins l’ayant agressée au supermarché, puis tenté ensuite de mettre le feu à son appartement, l’association qui lui venait en aide n’est pas parvenue à convaincre les élus locaux de faire quelque chose pour elle. Il fallut par ses propres moyens exfiltrer Fadela, et ses enfants, de toute urgence, à l’autre extrémité de l’agglomération.

PRENDRE SA CROIX

« La Bible enseigne clairement que la persécution est inhérente à la décision de devenir un disciple de Jésus Christ »[1] . Les violences contre des convertis ne sont le propre d’aucune époque, d’une civilisation, d’une région, d’une religion. « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera » (Mt 10, 38). Mais si la conversion au Christ montre à chacun un chemin difficile, c’est particulièrement vrai pour les musulmans. Mohamed Abd-el-Jalil, intellectuel marocain baptisé en 1928, et devenu prêtre en 1935, fait ainsi part de ses appréhensions à son ami Mehmet Mulla-Zadé, qui l’a précédé de quelques années : « Que de fois j’ai eu la tentation, parfois très forte, de me dérober au courant d’amour qui m’entraîne vers le Christ Jésus et son Église. […] Pense aux malheurs que tu vas causer; pense à tes parents; pense à tous ton avenir, à tout ce qui t’attend.[2] » « Tout ce qui t’attend »… cela dépasse hélas le bien prévisible rejet communautaire.

LE REJET COMMUNAUTAIRE

Certains légistes musulmans classiques considèrent qu’un homme apostat doit être mis à mort. Ils se fondent sur un hadith recueilli par El-Boukhari (6411), auteur de l’un des deux principaux recueils, mais qui ne figure pas dans le second, celui de Muslim. Il est donc possible, sinon probable, qu’un débat existe à ce sujet au sein de l’islam, mais dans les faits les pays musulmans réservent toujours un sort peu enviable aux apostats. Cette sanction s’applique parfois en France, dans le cadre familial, on en a vu un tragique exemple dès l’introduction de ce livre. Car dans une société très communautariste, où le regard de tous pèse en permanence sur chacun, une conversion est une honte qui rejaillit sur la famille tout entière. Une tâche qu’il faut prévenir à tout prix, ou nettoyer. Ce à quoi toute la communauté s’emploie activement.

LA FAMILLE

Tous les convertis que nous avons rencontrés n’ont pas été violemment rejetés par leur entourage. D’abord parce que beaucoup règlent la question par la plus grande discrétion. Wahiba, rencontrée à l’occasion d’un forum, habite encore chez ses parents à 28 ans, et se dit certaine d’être défenestrée du huitième étage si son père vient à apprendre qu’elle n’est plus musulmane; elle ne semble pas l’affirmer de façon hyperbolique, mais cela n’a pas effectivement eu lieu, et peut-être se fait-elle des idées. En tout cas, prudente, elle remet son voile quand elle arrive dans son quartier.

Boubacar, l’ancien militaire, n’a rien révélé à sa famille, quittant sa banlieue pour le centre de Paris afin de mener sa nouvelle vie loin des questions indiscrètes. Précaution suggérée par la réflexion d’un « ami d’ami » : « ça ne tiendrait qu’à moi, tu serais déjà mort! »

Certains ont avoué leur conversion à peu de frais. Les parents de Bilal, dont nous ferons bientôt la connaissance, une mère élevée chez les sœurs et un père par des communistes, se sont montrés compréhensifs . La mère de Fouzia l’a même serrée dans ses bras, lui demandant simplement pourquoi elle ne l’avait pas fait plus tôt, tandis que son frère, pourtant haut placé dans la hiérarchie locale de l’islam, en profitait pour lui avouer que lui-même avait perdu la foi. Mais il vaut mieux que son ex-mari ne le sache pas, il lui arracherait leur fils.

Retrouvez l'intégralité de l'article en cliquant ici