Canada: (re)naissance du patriotisme?

Source [Causeur] : Fédéralisme bancal, libre-échange entravé, indépendance inachevée… Le Canada profitera-t-il des menaces de Donald Trump pour réaliser un sursaut national et se démarquer de son voisin américain?

Le Canada est le plus meilleur pays au monde.
Jean Chrétien, ex-premier ministre canadien, bilingue dans les deux langues.

« When I use a word », Humpty Dumpty said in rather a scornful tone, « it means just what I choose it to mean—neither more nor less.” “The question is,” said Alice, “whether you can make words mean so many different things.” “The question is,” said Humpty Dumpty, “which is to be master—that’s all.”1
Lewis Carrol, Alice in Wonderland.

Le Premier ministre canadien bientôt sortant, Justin « Blackface » Trudeau a défini avec éloquence et exhaustivité l’identité nationale : « Nous ne sommes pas américains ». Sic. Cela dit, les frontières artificielles qui séparent le désert culturel canadien de son voisin américain ne comportent pas que des désavantages : on y compte moins de fusillades dans les écoles, moins de télévangélistes pentecôtistes, moins de ghettos, pas de Vietnam, etc… On comprend ses craintes face l’expansionnisme, ou impérialisme américain, qui ont fait l’objet de fuites.

Mais selon la classe politique canadienne, la menace de droits de douane brandie par le président américain (pour l’instant suspendue pour un mois), renforce la cohésion nationale. Il ressort de certains sondages que même les Québécois seraient maintenant plus attachés à l’unité canadienne, séduits, comme Ulysse, par le chant (pourtant peu audible sur les rives du Saint-Laurent) de la petite sirène Mark Carney; le Québécois moyen docile et frileux est toujours plus terrorisable quand son petit portefeuille semble en jeu à court terme et il est insensible à cette réalité historique incontournable: depuis sa naissance en 1867, sur le plan économique, « le Canada », c’est l’Ontario. Sa loyauté est toujours monnayable. En monnaie de singe libérale et en bilinguisme à sens unique. Par contre, le pétrole n’est pas canadien, mais bel et bien albertain (qu’on se le dise!), comme le rappelle fermement la Première ministre Danielle Smith.

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