Ankara met ses menaces à exécution et  renvoie les premiers djihadistes étrangers capturés en Syrie

Source [Le Monde] La Turquie tient ses promesses d'expulser les djihadistes occidentaux de l’organisation Etat islamique (EI) détenus dans les prisons turques. 

Le président, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé vendredi que la Turquie avait capturé 287 personnes qui s’étaient échappées de prisons pour membres de l’EI en Syrie après le déclenchement de l’offensive d’Ankara.

La Turquie avait promis, la semaine dernière, d’expulser prochainement les djihadistes occidentaux de l’organisation Etat islamique (EI) détenus dans les prisons turques. Lundi 11 novembre, Ankara a mis ses menaces à exécution. « La Turquie n’est pas un hôtel pour les combattants de l’EI », s’est justifié ces derniers jours le ministre de l’intérieur, Süleyman Soylu. « Inutile de courir dans tous les sens, nous allons vous les renvoyer. Ils sont à vous, faites-en ce que vous voudrez », a-t-il ajouté. Plein de ressentiment envers ses alliés occidentaux, critiqués pour leur manque d’empressement à récupérer leurs ressortissants, le gouvernement turc met la pression.

Pour l’heure, trois djihadistes ont été expulsés vers leurs pays d’origine : un Allemand, un Danois et un Américain. Autant le renvoi des deux premiers prisonniers s’est déroulé sans encombres, autant le troisième s’est avéré problématique. L’homme, présenté par les autorités turques comme « un terroriste américain », a été refoulé vers la Grèce par le point de passage de Pazarkule, en Thrace orientale. Comme Athènes lui a refusé l’entrée et que la Turquie n’a pas voulu le reprendre, le djihadiste s’est retrouvé piégé dans la zone tampon entre les deux pays, à en juger par des images diffusées lundi par l’agence de presse turque DHA.

Sept autres « terroristes étrangers d’origine allemande seront expulsés jeudi », a assuré Ismail Catakli, le porte-parole du ministère turc de l’intérieur. Quinze autres renvois devraient suivre cette semaine, onze Français, deux Allemands, et deux Irlandais. Selon une source anonyme citée par l’Agence France-presse, les onze Français « sont majoritairement des femmes ». Certaines sont en prison en Turquie depuis longtemps, d’autres sont arrivées plus récemment. « Ces onze personnes seront traitées dans le cadre du protocole Cazeneuve et donc judiciarisées », a précisé la source.

Ce protocole, qui porte le nom de l’ancien ministre français de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, est un accord de coopération policière qui permet de coordonner entre Paris et Ankara l’arrestation de djihadistes français rentrés de Syrie par la Turquie et de les renvoyer avec leurs familles en France où une prise en charge judiciaire immédiate est prévue. Signé en 2014, l’accord est jugé efficace. Plus de 260 Français ont ainsi été remis à la justice française depuis sa signature.

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