Amis parisiens, venez prier à Saint-Denis !

Source [Contrepoints] En attendant la résurrection de Notre-Dame, amis parisiens, croyants ou non, venez prier dans la basilique Saint-Denis, vous vous y sentirez chez vous. 

Au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris les mots manquent pour dire la profondeur de l’émotion et la tristesse ressentie par tous, Parisiens, Français, amoureux de Paris du monde entier, chrétiens ou non.

Pour vous aider à faire le deuil, provisoire sans doute, mais qui pourrait durer, de votre cathédrale aimée, je vous invite à venir à Saint-Denis, à quelques stations de métro du centre de Paris où vous retrouverez ce que vous alliez chercher à Notre-Dame, ce sentiment unique de se trouver dans un lieu où souffle l’esprit, celui des Hommes, celui de la foi, celui des siècles. Successeurs des millions de pèlerins venus à Saint-Denis depuis la nuit des temps, vous pourrez méditer et prier devant et à l’intérieur de la sœur aînée de Notre-Dame, la basilique cathédrale de Saint-Denis.

Sœur aînée parce que le chevet de la basilique Saint-Denis commencé vers 1135 et achevé en 1144, ajouté à l’ancienne église carolingienne, a été la première expression de l’art gothique, appelé alors « art français ». C’est lui qui a donné le ton de la symphonie de cathédrales construites du milieu du XIIe siècle jusqu’à la Renaissance en France et en Europe.

Notre-Dame de Paris, on le sait, est mise en chantier en 1163 alors que sortent déjà de terre, après Saint-Denis, Sens, Noyon, Rouen, Cambrai et Laon.

Basilique cathédrale est le nom officiel du monument : basilique, en grec bâtiment  royal y est utilisé depuis qu’on prie à Saint-Denis soit depuis près de 18 siècles ;  cathédrale, au sens propre c’est l’église où prêche l’évêque, utilisé ici depuis 1966 et la création des diocèses de la banlieue parisienne dans la foulée des nouveaux départements franciliens.

La similitude de l’émotion qui vous saisit à Saint-Denis et à Notre-Dame ne doit rien au hasard.

Saint-Denis et Notre-Dame sont des fleurons de l’architecture gothique dite primitive, celle-là comme prototype, celle-ci comme forme déjà achevée. Très vite après la consécration de Saint-Denis, dans les cités du nord de la France les évêques et les bourgeoisies naissantes ont rivalisé d’audace architecturale et financière pour construite plus beau, plus grand et surtout plus haut que la cité voisine, avec la bénédiction des Capétiens en pleine ascension, et peut-être, mais en est-on si sûr, l’enthousiasme de l’immense foule des sans voix.

Aux XIIe et XIIIe siècle l’innovation n’est pas seulement architecturale, elle est agricole, artisanale, sociale, religieuse, politique, financière. La population augmente, on défriche, les paysans produisent plus et mieux, s’enrichissent, s’émancipent du servage. La demande en produits manufacturés augmente, ce qui conduit au développement d’une bourgeoisie urbaine avec laquelle les Capétiens vont s’allier pour se défaire de leurs grands vassaux. Un certain superflu apparaît, capté par les uns ou les autres, petits, grands, clergé, roi, suivant les rapports de forces des lieux et des moments.

Les rois de France deviennent aussi bon an mal an les alliés d’une Église fortifiée et rajeunie par les réformes clunisienne et grégorienne.

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