[Source : Famille Chrétienne]

Le Sénat canadien a voté le 17 juin dernier une loi légalisant l’aide médicale à mourir. 

Les médecins canadiens peuvent désormais légalement aider certains malades adultes à mettre fin à leurs jours dans le cas où les patients le demandent et que leur mort est « raisonnablement prévisible ». Le texte final est le résultat d’un compromis entre le gouvernement et le Sénat. Contrairement au gouvernement libéral du Premier ministre Justin Trudeau, le Sénat souhaitait élargir le droit à l’aide médicale à mourir également aux personnes subissant des souffrances intolérables dont le pronostic vital n’est pas engagé. 

Le cardinal Thomas Collins, archevêque de Toronto, a vivement réagi à la décision des sénateurs, considérant qu’ils « ont mis notre pays sur une voie qui ne mène pas simplement à la mort physique d’un nombre croissant de nos concitoyens, mais également vers une expérience sombre ». Pour le prélat, si la loi votée aurait pu être pire et qu’il existe aujourd’hui des garanties pour protéger les plus vulnérables, « au fil des années, ces protections s’affaibliront et finiront par tomber ». Il regrette par ailleurs que, par cette loi, la dignité de la personne humaine soit réduite au simple fait d’être autonome.

« Nous devons prendre des mesure immédiates ».

En réaction à ce bouleversement législatif, l’archevêque de Toronto propose trois réponses. La première est de mettre à la disposition de tous les Canadiens une réelle assistance pour mourir dans la dignité, « où les personnes seraient entourées d’amour et où les douleurs éprouvées seraient contrées par les soins médicaux disponibles les plus avancés». La seconde est de « parler franchement ». Pour Mgr Collins, "l’aide médicale à mourir" n’est pas la bonne terminologie à utiliser, même si elle est devenue officielle. « Les gens utilisent un langage qui ne décrit par ce qui se passe réellement ». Lui considère que la disposition votée n’est rien d’autre qu’une aide médicale « à tuer ». Enfin, le prélat demande à veiller à ce que les « personnes qui ont consacré leur vie à la médecine ne subiront pas de pression pour provoquer directement la mort de leurs patients ».

« Protéger la liberté de conscience »

Le cardinal Collins invite les personnes qui travaillent dans le secteur médical à rejoindre la « Coalition Soins de santé et Conscience », organisation qui représente plus de 110 établissements de santé au Canada, soit 18.000 lits et 60.000 employés. Le site de la coalition doit fournir des informations et des conseils sur la manière de réfléchir à ce qu’est la liberté de conscience et sur la façon dont il est possible de la protéger. 

Hugues Lefèvre