Article rédigé par Contrepoints, le 17 février 2025

Source [Contrepoints] : Après les Trente Glorieuses (Jean Fourastié) et les Trente Piteuses (Nicolas Baverez), voici venues, depuis 2005, ce que l’on pourrait appeler selon Olivier Babeau les Trente Paresseuses.
Après l’euphorie qui a suivi les guerres mondiales, puis l’indifférence un peu blasée une fois les acquis de la modernité considérés comme allant de soi, voici maintenant l’ère de la déprime.
La lutte multimillénaire contre les efforts physiques et contre les contraintes du groupe a en effet abouti à un degré de confort jamais atteint durant les différentes phases de l’histoire longue. Victoire paradoxale, nous dit Olivier Babeau, car au-delà des impératifs de la force physique, de l’habileté, et de l’importance de se cultiver, on aura fini par « fuir la vie elle-même ».
Non, ce n’était pas mieux avant
« Un ouvrier d’aujourd’hui n’échangerait pas sa vie contre celle de Louis XIV s’il savait sa vie de souffrances ». De fait, aussi loin qu’on regarde dans le passé, écrit Olivier Babeau, on trouve l’impératif de l’effort. C’est ce qui a permis à la fois la survie, mais aussi au-delà, tout le confort dont nous disposons de nos jours. Sans qu’on en ait une pleine conscience. D’où l’invitation qu’il nous fait de remonter l’histoire avec lui pour mieux comprendre et réaliser. Et c’est passionnant.
17/02/2025 01:00