Nos coups de coeur
Durant ces vingt dernières années, la réputation théologique de Joseph Ratzinger n'a cessé de se confirmer. La puissance de cette théologie tient principalement à la combinaison de trois éléments.
Le premier, c'est la conscience de l'objectivité indépassable de la révélation chrétienne ainsi que des modes d'agir et de pensée qui en découlent.
Le second, c'est la conscience de l'historicité, l'importance de cette media via historique qui souligne à la fois l'unicité de l'événement originaire et sa transmission jusqu'à nous à travers la tradition.
Le troisième, c'est la conviction du pouvoir qu'a cette révélation, lorsqu'elle est accueillie convenablement, de satisfaire les besoins les plus profonds de la subjectivité humaine.
La théologie forge le langage dans lequel la Tradition et sa signification peuvent faire l'objet d'une réception renouvelée aujourd'hui, quarante ans après le concile Vatican II. Mais elle doit aussi permettre à la puissance de la grâce que renferme la Tradition de critiquer, de compléter et de transformer les inquiétudes qui travaillent notre monde.
C'est à la lumière de la contribution de Joseph Ratzinger à ce double projet que doit être appréciée son élection sur le Siège de Pierre en avril 2005.
Aidan Nichols est prêtre au couvent dominicain de Cambridge. Grand spécialiste de la pensée de Hans Urs von Balthasar, il est l'auteur de nombreux livres, dont une important introduction à la pensée de Benoît XVI, d'où ce livre est extrait.