Le président de la République aura vu son premier quinquennat marqué par un ensemble de catastrophes : l'incendie de Notre-Dame de Paris, les violences inédites contre des manifestants Gilets Jaunes ou encore la crise sanitaire. Tout en demeurant dans la continuité de la première, la seconde page qui s'ouvre est quant à elle marquée par les feux de forêt.
Les catastrophes du règne d'Emmanuel Macron échappent parfois à la pleine responsabilité du président qui hérite de certains problèmes sans pour autant tous les maîtriser. Quiconque lit à travers ces drames en cascade peut néanmoins en tirer les conclusions qui s'imposent…
Le feu qui punit, pas celui qui purifie
Les dramatiques incendies qui s’épanouissent dans les forêts françaises sont expliqués de manière très différentes selon la grille d'analyse : manque de moyens, manque de personnels, manque de méthode, responsabilité d'élus de la gauche écologiste... Sans entrer dans des considérations polémiques, on dénote pour autant une véritable incapacité des pouvoirs publics à faire face à ces évènements. Même un pas en direction des pompiers non-vaccinés, interdits de venir en aide à leurs collègues, semble insupportable pour le gouvernement. Les incendies qui ont ravagé la France rappellent le déclin du personnel politique en place et plus globalement la régression généralisée d'un pays vivant sous les pressions cumulées de facteurs divers : progressisme et donc relativisme, égalitarisme, déclin de la famille, de la religion, immigration massive... Les Français avaient pleuré Notre-Dame deux ans après le début du premier quinquennat, ils pleurent désormais leurs forêts. Ces incendies montrent dans des proportions et des contextes différents l'étendue de l'incurie des gouvernants et le recul d'un pays qui a déjà montré de sérieuses limites structurelles avec son hôpital lors de la crise sanitaire.
Humilité et dignité pour redresser la barre
Si un qualificatif semble particulièrement convenir au président Macron, c'est bien celui de l’arrogance. Content de lui et sûr de son fait, il a établi autour de lui une basse-cour faite d’éléments fidèles de la première heure (sorte d'aréopage strauss-kahnien) et d'autres sensibles à la gamelle, venus de la gauche socialiste et de la droite parlementaire.
Ces ralliés du PS et de LR doivent leur place à Emmanuel Macron et la dévotion exercée à son endroit dans son camp illustre un culte du chef qui n'existait plus dans cet espace politique. Arrogant et méprisant, le président n'est pas pour autant un être isolé, élu à la majorité absolue et sollicité par de très nombreux cadres politiques locaux et nationaux. Il est au contraire le reflet de son temps, période faite de certitudes économiques (rationalisation, dérèglement) et de croyances morales (idéologie du genre, déconstruction) qui alimentent la machine autodestructrice. Le président autocentré est, dans une certaine mesure, le reflet de nos propres tares.
La récente élection présidentielle a montré que certains, un peu trop sûrs de leur fait, pouvaient tomber de haut. Il s'agit donc d'envisager le renouveau politique avec humilité, apprendre des défaites avec dignité et travailler à un ordre nouveau où la rigueur de chacun permettra de renouer avec l'excellence, sans oublier de transmettre aux générations actuelles puis futures ce qui nous a été enseigné.
Olivier Frèrejacques
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