Au bout d’un an, le confinement revient, les mêmes recettes sans réels effets, brandies par des gouvernants qui ne savent plus à quels saints se vouer.
Triste recommencement d’un scénario que nul ne souhaitait voir se rejouer, et qui signe notre impuissance générale devant un virus qui fait éclater à la face du monde la perte du bon sens qui caractérise notre société, pour ne pas dire tout simplement la perte du sens.
Aujourd’hui, alors que nous nous apprêtons à commémorer la Passion de Notre-Seigneur, nous avons sous les yeux, à la faveur de l’actualité, une terrible conjonction de faits. Notre pays est une fois de plus mis sous cloche au nom d’une hypothétique défense de la vie, qui est en fait une peur panique de la mort. Et dans le même temps, si cher à notre président qui s’acharne à défendre l’indéfendable et à concilier les contraires dans sa folie orgueilleuse, avance à grands pas l’instauration de l’euthanasie dans notre pays.
L’euthanasie : le bien-mourir, d’après l’étymologie grecque. Les nationaux-socialistes avaient fait leur ce terme pour qualifier le traitement réservé aux souffrants, aux fragiles : la « mort miséricordieuse » recommandée par Hitler à leur égard dans son décret du 1e septembre 1939. Devant ce déchaînement du mal, faut-il rappeler qu’il n’y a qu’une belle et bonne mort, c’est celle sur laquelle veillent saint Joseph et la Vierge Marie ? « A l’heure de notre mort », récitons-nous dans le Je vous salue Marie. La belle et bonne mort est celle qui nous remet tout entier, confiant, dans les bras du Père, avec abandon et la conscience que « tout est accompli ».
Aujourd’hui, nous commémorons la mort de saint Jean-Paul II, il y a seize ans, un certain 2 avril 2005 : le saint pape avait choisi d’incarner aux yeux du monde, jusqu’au bout, la souffrance et la vulnérabilité. Pendant ce temps, nos députés préfèrent avec une émotion diabolique se féliciter du « premier pas », de la conquête de « l’ultime liberté », l’ultime régression devrait-on dire, qui consiste à faire de l’homme le maître de la mort et le seul juge du droit de vivre. Le projet de loi instaurant « l’aide active à mourir » vient d’être voté en commission, et passera en assemblée plénière le 8 avril, dans le silence assourdissant de la conscience des élus, qui se sont habitués, depuis des mois, à compter en « lits disponibles ».
Alors que nous entrons au cœur du mystère de Pâques, redoublons nos prières les plus ardentes pour notre pays qui s’enfonce dans le mal le plus profond. Ce n’est plus seulement Hippocrate qui est piétiné et bafoué, c’est tout notre héritage chrétien qui s’en va et se dissout lamentablement, dans un grand vent de lâcheté et de désespérance masqué sous le beau nom de progrès. Tournons-donc nos regards vers la Croix dressée sur le monde, signe intangible de la victoire finale du Bien, pour garder l’espérance !
Constance Prazel