364 sièges pour Boris Johnson. Une fois de plus, le bon sens des électeurs exprimé dans les urnes a fait mentir les médias français qui nous avaient déjà prédit, en série, l’échec du référendum sur le Brexit, l’échec de l’élection de Donald Trump, le revers pour Viktor Orban en Hongrie, ou la défaite des conservateurs en Pologne.
Le Premier ministre britannique a donc remporté son pari, qui était loin d’être gagné d’avance : surmonter la mauvaise volonté abyssale d’un Parlement déconnecté des attentes des citoyens, qui mettait depuis plusieurs mois un point d’honneur à refuser toute issue honorable à un dossier traînant depuis plus de trois ans. Boris Johnson a obtenu, par cette victoire électorale écrasante, la majorité confortable qui lui faisait défaut pour mener à bien le Brexit. Il peut ainsi tenir sa promesse, et faire prendre le chemin du départ de l’Union européenne au Royaume-Uni avant la date fatidique du 31 janvier 2020. Il ferme la parenthèse pathétique des errements de ces derniers mois, en montrant aux yeux de l’Europe que le sain exercice d’une démocratie raisonnée, alliée à une profonde fierté nationale, donne des résultats tangibles sur le terrain. Les Britanniques connaissent trop bien leur histoire pour ne pas être capables de tels sursauts.
Pour les conservateurs, la majorité est donc atteinte, avec une avance substantielle. Il fallait à Boris Johnson franchir le cap des 326 députés pour obtenir la majorité absolue, c’est chose faite avec près de 40 députés supplémentaires, ce qui représente une avance tout à fait confortable, et la plus belle victoire pour les conservateurs depuis Thatcher. La claque est d’une telle violence pour Jeremy Corbyn, le leader travailliste, que celui-ci a d’ores et déjà annoncé qu’il ne conduirait pas son parti aux prochaines élections. Ses options archaïques d’un socialisme venu d’un autre âge n’ont convaincu personne. Par ailleurs, il faut noter la performance inversée de Nigel Farage : son parti ne remporte aucun siège, ce qui signifie que la discipline pro-Brexit qu’il avait lui-même encouragée, malgré son scepticisme à l’égard de l’accord promu par Johnson, a fonctionné à plein. Farage avait choisi de ne présenter aucun candidat dans plus de 300 circonscriptions pour permettre aux conservateurs de gagner, et d’aller au bout de leur engagement à quitter l’Union européenne, signifiant par là sa quasi-mort politicienne, mais une victoire symbolique de sa stratégie. C’est le genre de sacrifices auquel nous ne sommes plus guère habitués, mais qui ne peut que forcer le respect.
La presse française, fidèle à ses inspirations européistes, tente de tempérer une victoire électorale sans appel en émettant des doutes sur la capacité à venir de Johnson de négocier un accord commercial avec Bruxelles, ou en soulignant le bon résultat des Ecossais remainers – qui remportent une cinquantaine de sièges. Nous savons qu’il est bien difficile à nos journalistes d’accepter le verdict des urnes quand il contrarie leurs options idéologiques. Pourtant, le spectacle affligeant de notre pays embourbé dans une réforme mal ficelée dont personne ne veut, et portée par un président pour le moins problématique, devrait les inciter à davantage d’humilité. Le Royaume-Uni vient de nous montrer une fois de plus que l’avenir appartient à ceux qui savent se fixer un cap et s’y tiennent, sans se renier et sans renier les forces vives et les aspirations profondes de leur pays.
François Billot de Lochner
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