Source [fondationlejeune.org] Alexis et Véronique vivent à Toulon avec leurs trois enfants, dont l’aîné, Timothée est porteur d’une trisomie 21.
Portrait d’une famille animée par la joie !
« Un sourire est souvent l’essentiel. On est payé par un sourire. On est récompensé par un sourire. On est animé par un sourire.» En pénétrant dans la charmante maison toulonnaise d’Alexis et Véronique, cette pensée d’Antoine de Saint Exupéry traverse inéluctablement l’esprit du visiteur. C’est une ruche bourdonnante qui nous accueille, et son cortège de rires et de bonne humeur. Timothée, 10 ans, porteur de trisomie 21, Ombeline, 8 ans, et Victoire, trois ans et demi, la dernière arrivée dans la famille. Cette joie communicative, c’est Alexis et Véronique qui l’ont transmise à leurs enfants. Et pourtant, derrière ce bonheur et cette félicité bien réelle, la vie n’a pas épargné ce jeune couple rayonnant de son lot de souffrances. Alexis et Véronique ont chacun vécu l’épreuve de la maladie dans leurs familles : le père de Véronique est décédé en 2016 d’une sclérose en plaques qui l’a tenu paralysé pendant près de 20 ans. Le père d’Alexis est mort des suites d’un cancer moins de trois ans après leur mariage.
Alexis et Véronique, qui se sont mariés en juillet 2006 à 24 et 23 ans, aspirent naturellement à une vie heureuse et poursuivent le très grand désir de fonder une famille. Survient alors un séisme un an seulement après leur mariage et de manière totalement imprévue : un diagnostic d’infertilité qui voit leur grand espoir d’enfant quasiment s’évanouir. « Cette épreuve, alors que nous étions tous jeunes mariés, nous a plongés dans un très grand désespoir, une immense désillusion » se souvient Véronique. Et pourtant,
« cette violente difficulté commune à laquelle nous avons été confrontés, a ajouté un degré d’intimité à notre amour » complète Alexis. C’est alors que le jeune marin part en mer durant plusieurs mois et son absence renforce encore les liens de ce couple très uni. « Il était inconcevable que des enfants ne puissent pas venir bénir notre mariage » affirment-ils. Alexis et Véronique se lancent alors dans un parcours d’adoption, sans entrevoir encore le chemin du bonheur. Le premier agrément arrive à l’été 2008, et début 2010 c’est un nouveau saut dans le vide pour le jeune couple : l’accueil d’un enfant trisomique, Timothée, confié à l’Aide Sociale à l’Enfance de Paris juste après sa naissance. « L’arrivée de Timothée dans notre vie a fondé durablement notre bonheur de parents. Nous n’étions ni préparés à l’adoption, ni préparés à l’accueil d’un enfant handicapé, mais nous avons découvert que la joie profonde était là, malgré les limitations du corps ». Deux années plus tard, Alexis et Véronique ont la joie d’accueillir la petite Ombeline alors âgée de quatre mois, qui deviendra le premier ange gardien de son grand frère et de sa petite sœur, pilier de bonne humeur et d’humanité dans la fratrie. A la délivrance du troisième agrément en 2013, s’en suit une traversée du désert de trois années au cours de laquelle trois propositions d’adoption n’aboutissent pas. En juillet 2016, le père de Véronique, qui vivait les derniers mois de sa vie, assure à sa fille qu’il va prier pour l’arrivée de ce troisième enfant. Quelques semaines plus tard, un département d’Île-de-France contacte la jeune famille. L’espoir renaît.
Le 15 novembre 2016, au cours de la messe d’obsèques du père de Véronique, un message de l’Aide Sociale à l’Enfance annonce l’arrivée d’une petite fille. Le clin d’œil de la Providence est là ; ils l’appelleront Victoire. La petite fille qui a tant souffert durant ses premiers mois de vie, s’apaise progressivement et devient rapidement souriante et joyeuse. Ce qui fait dire à sa Maman que « la vitalité d’âme permet de dépasser beaucoup de faiblesses. Nous sommes témoins avec Alexis de la force de vie de nos enfants ». Alexis conclut en père de famille et en mari aimant : « les grandes épreuves apprennent à se détacher des critères de réussite du monde et à s’attacher aux joies plus profondes de la vie. Consentir aux larmes et au bonheur, c’est consentir à la vie ». Transformer un fardeau de souffrance en fardeau de tendresse, voilà le secret de cette famille. A tous ceux qui ne se résignent pas au goût de notre époque pour l’éphémère et le superficiel, Alexis, Véronique, Timothée, Ombeline et Victoire tracent un modèle.