L'actualité brûlante de ces derniers jours a un peu estompé les travaux de l'Assemblée de nos évêques à Lourdes, mais l'importance des dossiers qui y ont été traités ne saurait être sous-estimée.
Sans doute s'agit-il d'études programmatiques en ce qui concerne les sujets proposés par la cellule prospective dirigée par Mgr Perrier, le dynamique évêque de la cité mariale. Ils n'en concernent pas moins des soucis essentiels pour l'Église et pour la société.
Et on se félicite que l'épiscopat les ait retenus, ne serait-ce que parce qu'on sait que certains sont largement tabous et qu'il est presque impossible d'en parler librement aujourd'hui dans l'espace public et les institutions officielles. Nous pensons d'abord, évidemment, à la thématique de la différence sexuelle, capitale pour l'équilibre humain et spirituel de notre société mais qui est quasiment proscrite, du fait d'une dictature intellectuelle qui s'exerce jusqu'au sommet de l'État.
Force est de constater que notre Église est le principal espace de liberté à l'intérieur duquel il est possible de s'affranchir d'un tel carcan. La Révélation constitue un puissant soutien à une réflexion anthropologique, puisque la différence sexuelle apparaît dans le récit de la création de l'homme comme homme-femme, en raison directe de la ressemblance divine. On note avec intérêt que cette différence sera également étudiée dans sa dimension sponsale et dans l'ordre de la filiation, ce qui rejoint la très remarquable philosophie du Père Gaston Fessard, dont l'œuvre, trop méconnue, constitue un des meilleurs stimulants pour une réponse de fond aux menaces d'éclatement social et personnel. Nous attendons donc énormément de la réflexion que dirigera Mgr Jean-Louis Bruguès, président de la Commission doctrinale.
Comment ne pas saluer également les deux autres thèmes retenus, le sacerdoce et l'enseignement catholique ? L'avenir des prêtres est vital pour nos communautés et le réseau toujours dense des établissements scolaires se réclamant de la naturelle vocation de l'Église à participer à la transmission de la culture, devrait constituer un atout considérable. Parfois peut-être trop en sommeil.
Mais c'est sur le dossier de la catéchèse que nous voudrions, pour finir, émettre un vœu. Il nous semble, en effet, que la transmission de la foi, singulièrement aux enfants et aux jeunes, a souffert ces dernières décennies des ambiguïtés et des carences graves de ce qu'il est convenu d'appeler le pédagogisme. Sans vouloir dénier l'intérêt de certaines méthodes actives, ne conviendrait-il pas, comme l'a d'ailleurs expressément demandé le cardinal Philippe Barbarin, d'apprendre des notions précises pour que la mémoire soit structurée par des formules scripturaires et dogmatiques ?
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