Source [Le Salon Beige] : Stéphane Buffetaut, Vice-Président du Centre national des indépendants et paysans, a communiqué au Salon beige:
"Nombreux étaient ceux qui espéraient que l’élection présidentielle serait l’occasion d’une recomposition des droites françaises. Vain espoir. Ce fut le contraire et, si la gauche a su constituer une alliance électorale de bric et de broc autour du trotskyste Mélanchon, les droites en furent incapables et c’est en ordre dispersé qu’elles partent au combat des législatives.
Sont-elles donc irréconciliables ? Les impératifs de financement des partis ont-ils été plus forts que les impératifs politiques ? Les maladresses réciproques impardonnables ? Les ego trop puissants ? Il est préférable de prendre un peu de recul pour en tirer les conclusions. Mais il est plus que probable que la conséquence première sera une faible représentation parlementaire des droites. Et donc une forte démobilisation d’un électorat hésitant entre dépit et dégoût.
En revanche, l’interrogation sur ce que recouvre le mot « droites » mérite d’être posée. Si l’on englobe dans la mouvance des droites les Républicains, le Rassemblement national, Reconquête, Via, le CNIP, le Parti conservateur et Debout la France, force est de constater que les différences de fond sont importantes, notamment entre les Républicains et les autres formations.
Le ralliement immédiat de Valérie Pécresse à Emmanuel Macron, qui rappelle celui de François Fillon cinq années plus tôt, dénote bien que ce parti de centre droit, d’une part est incapable de se sortir du piège tendu par François Mitterrand il y a quarante ans, d’autre part appartient au « système » et se conforme à ses oukases par paresse intellectuelle tout autant que par lâcheté. Les Républicains vivent dans une sorte de soumission idéologique à la gauche dont Laurent Wauquiez fit les frais. En fin de compte, ce n’est plus un parti politique mais un syndicat de défense des intérêts matériels de ce qui lui reste d’élus. Les Républicains administrent encore des collectivités locales, mais ne gouvernent pas au sens politique du terme. Ce sont des conformistes qui gèrent des procédures.
Quant à la droite hors les murs abusivement qualifiée d’extrême, alors que l’extrémisme réside en fait dans la politique libertaire mondialiste de M. Macron, elle souffre du syndrome de la division, voire de la subdivision ! Quelles que soient les qualités des unes et des autres, la force des personnalités et des convictions semblent rendre plus difficiles les accommodements, aisés dans les formations aux idées molles et aux personnalités faibles.
Contrairement à ce que des esprits optimistes pouvaient penser, le combat des idées n’est pas gagné. Au contraire, nous assistons à une sorte d’accélération folle dans la diffusion des idéologies de déconstruction. Les délires de la théorie du genre, la désignation de l’homme blanc hétérosexuel comme le mâle à abattre et le mal à combattre, les atteintes de plus en plus violentes au principe du respect de la vie humaine, les manipulations génétiques et la marchandisation de l’être humain, la mauvaise conscience et la repentance, la déconstruction de la langue, les reculs de la liberté d’expression, le déni systématique de la réalité, le caractère de plus en plus idéologique de l’Union européenne, conduisent la civilisation occidentale à sa perte.
La première urgence est donc de reprendre le combat des idées. Car avoir raison seul ne sert à rien et il faut s’efforcer de créer un environnement intellectuel qui nous soit favorable. La tâche n’est pas hors de portée car une bonne part de l’opinion publique est exaspérée par la présente situation et n’attend qu’une chose : se sentir représentée, se sentir écoutée et renouer avec l’espoir pour sortir enfin de la résignation et du désintérêt de la chose publique.
Or des politiques alternatives ou opposées à celles du système peuvent et doivent développées dans des domaines tels que l’Union européenne, l’immigration et le droit de la nationalité, la fracture de la société, l’enseignement, l’organisation de la justice et de la police, la politique de défense, le délire administratif national comme européen, la fiscalité, les politiques commerciales et industrielles, la politique familiale et les questions sociétales, la politique culturelle et patrimoniale…
Il faut démontrer que d’autres politiques sont possibles de façon raisonnée et raisonnable. Rien n’est plus insupportable que l’arrogante affirmation par les tenants du système qu’il n’est d’autres politiques possibles que celles menées jusqu’à présent et qui pourtan, nous ont menés à la situation désastreuse qui est la nôtre. Il ne suffit pas de critiquer le système, de pointer ses absurdités, de dénoncer son caractère suicidaire. Pour chaque sujet majeur nous devons être capables de proposer une alternative.
Reste à incarner cette démarche politique. Là n’est pas le plus simple. Nous avons deux ans avant les élections européennes. Mettons-les à profit pour apporter la preuve que la droite française n’est pas nécessairement la plus bête du monde !"
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