Source [20 Minutes] A dix jours de la grève nationale et interprofessionnelle contre la réforme des retraites , Emmanuel Macron et sa majorité durcissent le ton.
« Macron trouvait que c’était mou et polyphonique ». Le président aurait recadré ses troupes sur la réforme des retraites lors d’un dîner mardi dernier. « Il leur a dit d’être plus offensives », relate un proche du chef de l’Etat. A J-10 de la mobilisation contre la réforme du gouvernement, la majorité a durci le ton contre la grève en ciblant les régimes spéciaux tandis qu'une dernière série de rencontres entre syndicats et gouvernement a débuté lundi, et se poursuivra ce mardi à Matignon.
Lancé par les syndicats de la RATP et de la SNCF, l’appel à une grève reconductible contre la réforme des retraites le 5 décembre promet d’être très suivi : outre les fédérations nationales de la CGT, FO, FSU et Solidaires, il a également été rejoint par des organisations d’Air France, d’EDF, d’avocats, de magistrats, de lycéens et d’étudiants… Les cadres de la CFE-CGC ont aussi appelé à manifester, et la CFTC a laissé ses syndicats libres de rallier le mouvement. Même la CFDT, qui soutient globalement la réforme, a laissé sa fédération cheminote déposer un préavis. Sans oublier les « gilets jaunes » qui ont appelé à rejoindre le mouvement.
Une communication « dure »
Face à ce risque de « convergence des luttes », Emmanuel Macron tente de minimiser présentant la grève du 5 décembre « avant tout » comme une mobilisation « contre la fin des régimes spéciaux » qui sont « d’une autre époque ». Ce mouvement est dominé par « de grandes entreprises de transport », avec « des demandes catégorielles qui pénalisent le reste de la société », a-t-il taclé vendredi, en déplacement à Amiens (Somme). Il a aussi mis en garde contre les éventuels débordements.
A l’unisson, la majorité reprend l’argument d’une grève « catégorielle ». Pour Richard Ferrand, président de l’Assemblée interrogé par le Journal du dimanche, il s’agit d'« une mobilisation pour conserver des inégalités », tandis que la ministre de la Santé Agnès Buzyn a pointé « des revendications très corporatistes » au micro de franceinfo.
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