Pour son premier déplacement en tant que candidat, Éric Zemmour a choisi de se rendre trois jours en Arménie. Un déplacement aussi symbolique que politique.
« Est-ce que la chrysalide va devenir papillon ? » Il y a encore quelques semaines, Philippe de Villiers s’interrogeait sur la capacité d’Éric Zemmour à se lancer dans la campagne présidentielle. C’est en regardant le premier meeting du candidat à Villepinte que le Vendéen a franchi le Rubicon. À peine cinq jours plus tard, samedi, le fondateur du Puy du Fou débarque à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Les journalistes comprennent rapidement et les caméras ne tardent pas à se braquer vers lui. Villiers a décidé d’officialiser son ralliement à Éric Zemmour et de le suivre pour son premier déplacement de campagne en Arménie, berceau du christianisme. Mais pourquoi avoir changé d’avis ? « J’ai écouté son discours, il m’a bluffé, raconte l’ancien candidat la présidentielle de 1995 et 2007. J’étais ému de le voir défendre avec autant de courage notre civilisation. C’est le seul qui est à la bonne hauteur et qui possède cet instinct national. »
Le lendemain, dimanche, après quatre heures de vols et autant de décalage horaire, les deux hommes vont parcourir ce petit pays chrétien de trois millions d’habitants, persécuté par ses voisins musulmans depuis des centaines d’années. La journée débute avec une visite du monastère Khor Virap, construit en 642 et premier lieu saint de l’Arménie chrétienne. Les deux compères, visiblement dans un état d’esprit d’aventuriers, descendent dans la fosse où Grégoire l’Illuminateur a été enfermé au IVe siècle par le roi Tiridate IV. Le moine y reste enfermé durant près de treize ans, mais est libéré lorsque le roi tombe malade. Grégoire le guérit, évangélise le peuple arménien et devient par la même occasion catholicos d’Arménie, faisant ainsi de l’Arménie le premier royaume chrétien au monde. Dans la fosse, Zemmour et Villiers, heureux d’être dans ce lieu millénaire, échangent des citations de saint Augustin et saint Thomas. Après coup, le candidat est revenu sur son émotion, notamment lors de la messe orthodoxe à laquelle il a pu assister : « Je suis sensible aux rituels et à la profondeur historique des choses. Quand je voyais cette messe dans cette petite église j’avais l’impression d’être au IVe siècle. C’était terriblement émouvant. »
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