[Source: Liberté Politique]
Entretien avec Edouard Eme: Président de la Fédération Française de Béhourd
Liberté Politique : Pouvez-vous me parler des origines du béhourd ? D’où vient la volonté de cette initiative ?
Edouard Eme : J'ai toujours été attiré par l'esthétique de la période historique du Moyen-âge et ses récits pleins de noblesse et d'héroïsme. Le béhourd est une discipline qui remonte au XIIème siècle. Les chevaliers s'affrontaient en tournois par équipes pour s'amuser, s'illustrer et s'entraîner à la guerre. Aujourd'hui nous pratiquons une forme évoluée de ce sport, adaptée au XXIème siècle.
LP : Peut-on considérer le béhourd comme une discipline sportive?
E Eme : Il s'agit bel et bien d'une pratique sportive et patrimoniale : un sport ancestral pratiqué en armures d'époque, qui sont, elles, des reconstitutions de pièces historiques.
LP : S’il y a des règles de jeu, comment s’établissent-elles et comment évoluent-elles au fil du temps ?
E Eme : Au départ, au XIIème siècle, les règles n'étaient pas claires. Au XVème siècle, le roi René d'Anjou écrivit les règles dans son « Livre des Tournoys ». Elles ont été modifiées et mélangées aux règles des combats à outrance comme le combat des trente ou le combat des sept pour une pratique cohérente et sécurisée au XXIème siècle (en 2009), pour donner lieu au premier championnat du monde en Ukraine en 2010.
LP : Où trouvez- vous l’ensemble des tenues de combat ?
E Eme : Nous les achetons chez des artisans batteurs d'armures, principalement dans les pays de l'Est où la pratique est très répandue et les prix plus abordables.
LP : Y-a-t-il derrière ce caractère ludique une revendication historique ou/et politique ? –
E Eme : Simplement la volonté de faire perdurer cette magnifique tradition et de mettre en valeur le patrimoine médiéval matériel et immatériel.
LP : Quelle est l’ampleur du béhourd aujourd’hui ?
E Eme : En France on compte environ 200 licenciés, regroupés en clubs, eux-mêmes fédérés à la Fédération Française de Béhourd ; il est difficile de dire combien cela représente dans le monde, mais les derniers championnats mondiaux ont regroupé environ 800 combattants. De plus en plus de fans assistent régulièrement aux tournois, ce qui représente plusieurs milliers de visiteurs ; la médiatisation progresse bien avec des reportages sur TF1, France 3, M6, Arte...Notre principal partenaire financier est la Ville de Château-Thierry qui accueille 2 tournois dont les championnats de France. Nos autres partenaires sont : l’entreprise DALKIA, Le Centre des Monuments Nationaux, les batteurs d'armure Forge of Svan et Medieval Market.
LP : Dans quels lieux exercez-vous ces reconstitutions ?
E Eme : La plupart du temps, les tournois se déroulent sur un lieu évocateur chargé d'histoire. Notre volonté et celle de ces lieux est de se valoriser mutuellement.
LP : L’avenir du béhourd, ce serait quoi idéalement ?
E Eme : Nous espérons être un jour reconnus par le ministère des sports et par le comité olympique.
LP : Pouvez-vous nous donner les prochains événements du béhourd ?
E EME : 28 mai, tournoi du château de Vincennes
16 et 17 juillet, Le siège de Château-Thierry
10 et 11 septembre,Tournoi du Faucon Noir – Montbazon
7, 8 et 9 octobre, HMB First Class Carcassonne
5 et 6 novembre, Tournoi des Flandres – Tourcoing
Site: Fédération Française de Béhourd
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