Source [Valeurs actuelles] : Négociée discrètement au cœur de l'été, la vente de l'ex-champion français de services numériques au Tchèque Daniel Kretínský suscite l'émoi dans les milieux politiques et militaires. Une vente à la découpe au mépris de nos intérêts stratégiques.
C’est une bien étrange affaire où se croisent des industriels, la fine fleur du Cac 40, des conseillers au “Château”, des “faiseurs de roi”, des fonds d’investissement, des cabinets de stratégie, un ancien Premier ministre, des officines de renseignements et des proches du milieu de la défense. Une histoire dont seule la France a le secret et où beaucoup d’intervenants préfèrent parler en off. Sans doute parce qu’il est question de perte de souveraineté nationale. « On se bat, mais cette affaire est effrayante », nous explique un proche de ce dossier devenu très politique. “Effrayante”, le mot est faible : des activités stratégiques d’Atos, dont certaines concernent des calculs de simulation d’essais nucléaires, la dissuasion française, pourraient – sans que l’Élysée s’en émeuve officiellement – tomber dans les mains d’un groupe étranger.
Il s’agit du fonds EPEI (EP Equity Investment) qui appartient au milliardaire tchèque Daniel Kretínský. Le même qui, depuis cinq ans, fait librement ses emplettes en France. Ou plutôt « à qui notre pays déroule le tapis rouge, comme à Versailles en mai dernier », estime Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, très en pointe sur le sujet de la souveraineté. Lors du dîner officiel du sommet Choose France, à l’Orangerie du château de Versailles, l’homme d’affaires était assis à la droite de Brigitte Macron et faisait face au président de la République.
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