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Le 9 octobre 2017, sur le site italien l’Occidentale, Assuntina Morresi souligne l’immense participation des Polonais au « Rosaire aux frontières », le 7 octobre et dénonce la conspiration du silence dont cet événement a été entouré par les grands médias.
« Enorme, la participation populaire au rosaire récité samedi le long de la frontière polonaise, dans 320 églises réparties sur plus de 4000 “zones de prière” : plus d’un million de personnes directement impliquées, sur place, et beaucoup d’autres du monde entier, impossibles à évaluer, qui ont récité le chapelet à l’unisson. “Rosaire aux frontières” est le nom donné au geste posé le jour où l’Eglise célèbre Notre-Dame du Rosaire, anciennement Notre-Dame de la Victoire, pour commémorer la victoire chrétienne à la bataille de Lépante, le 7 octobre 1571, celle qui vainquit l’ennemi ottoman et empêcha les minarets de dominer l’Europe. Le pape de l’époque, saint Pie V, fut l’âme de la coalition chrétienne qui l’emporta à Lépante, et c’est lui qui proclama la fête.
« Le geste d’hier a été soutenu par la Conférence épiscopale polonaise, et il voulait être une prière pour la nation polonaise – d’où la prière à ses frontières – et pour l’Europe, afin qu’elle protège et préserve la foi chrétienne, seule possibilité de paix. En ce sens, à notre époque ensanglantée par le terrorisme islamique et marquée par la sécularisation, où les invocations de paix sont souvent un instrument partisan ou une vague aspiration irénique, c’est une vraie, grande et sincère prière pour la paix : avec la récitation du chapelet, ses racines chrétiennes ont été publiquement manifestées.
« Un geste énorme, comme en témoignent les photos qui circulent abondamment sur internet : des foules ordonnées, en prière partout, au bord de la mer, à la campagne, à l’intérieur et à l’extérieur des églises. Il est particulièrement frappant de voir ainsi une longue chaîne humaine (comme un chapelet vivant. NDLR) priant avec un chapelet aussi long, avec de grands grains (humains). Ce sont les images prises par les nombreux Italiens qui sont allés sur place hier, récitant le chapelet avec les fidèles polonais, et ils ont rapporté le tout sur les réseaux sociaux. Les quotidiens et journaux télévisés ont complètement ignoré l’événement : seul Antonio Socci a consacré hier dans le Libero un article à l’événement, avec Joanna Berendt et Megan Specia de l’autre côté de l’Atlantique, dans le New York Times. Aujourd’hui, deux jours après, La Repubblica rend enfin compte des faits, à sa manière : actualité des faits correcte, titre qui est tout un programme : “L’exorcisme de masse contre les migrants islamiques”. Quelqu’un devrait expliquer à La Repubblica, un journal si désireux de dialoguer avec le pape, que la prière n’est pas un rite exorciste.
« Désormais, certaines nouvelles ne circulent que sur internet. La télévision et la presse papier se sont irrémédiablement alignées pour décrire un monde qui n’existe pas, ou plutôt elles persistent à ne représenter qu’une partie du réel, de moins en moins significatif et représentatif du vrai monde, sauf à céder au désespoir quand les faits ne leur donnent pas raison ou que les ventes chutent inexorablement ».
Le 12 octobre, sur son site Rossoporpora, le vaticaniste Giuseppe Rusconi déplore le fait que le pape François, « bien qu’il en ait eu plusieurs fois l’occasion, n’ait jamais mentionné la grande manifestation catholique. Mais comment est-ce possible ?... Lui qui salue publiquement le moindre groupe de paroissiens, d’étudiants, de séminaristes... Lui qui salue les associations de toutes sortes (avec une attention particulière pour celles qui s’occupent d’environnement, d’immigration, de paix dans le monde)... pas un mot ! Fin de non-recevoir.
« Qu’il ait ignoré le déroulement du grand Rosaire polonais ? Théoriquement, c’est possible... mais on a vraiment du mal à croire qu’un de ses collaborateurs ne l’ait pas informé. Qu’il se désintéresse de ce qui s’est passé en Pologne ? Ou mieux : qu’il ait fait semblant de se désintéresser de ce qui s’est passé en Pologne ? (...)
« Le pape François est-il conscient du fait qu’il a blessé profondément – avec son détachement ostentatoire à l’égard du grand Rosaire polonais – des millions de catholiques, pas seulement polonais ? Sait-il quelle amertume, quelle douleur cela a suscité ? Est-il conscient des conséquences que cela peut entraîner ? »