Les organisations internationales sont-elles une forteresse progressiste imprenable dans la lutte entre libéraux et conservateurs ?

Source [Atlantico] Lettre de Londres mise en forme par Edouard Husson. Nous recevons régulièrement des textes rédigés par un certain Benjamin Disraëli, homonyme du grand homme politique britannique du XIXe siècle.

Londres, 

Le 30 septembre 2018  

Mon cher ami, 

 

Un rire déplacé et révélateur

 Lors du discours prononcé par Donald Trump devant l’Assemblée Générale des Nations Unies, j’ai été frappé, comme beaucoup, par la réaction totalement inappropriée d’une partie de l’auditoire, qui s’est mise à rire lorsque le président américain affirmait avoir plus fait au cours de ses deux premières années que beaucoup de ses prédécesseurs. A vrai dire, il avait utilisé une formule assez similaire à Davos, en février. Et là, personne n’avait ri: un auditoire d’hommes d’affaire et d’industriels se pose simplement la question de savoir si c’est vrai, en toute neutralité; surtout quand c’est l’un des leurs qui parle.

J’ai repensé aussi au sérieux avec lequel plusieurs de mes interlocuteurs chinois, voici quelques jours, m’ont parlé des conséquences de la politique du président américain pour l’économie de leur pays: ils s’attendent à être mis en difficulté par le nouveau protectionnisme américain. Comment expliquer alors la réaction new-yorkaise? 

 Elle nous fait plonger au coeur de la lutte entre libéraux et conservateurs. A l’ONU, Trump n’est pas confronté à un auditoire réaliste, comme à Davos, ni aux défenseurs d’un point de vue national, comme lors d’une négociation avec les Chinois, mais à une institution qui est le produit de l’ordre progressiste inventé par Wilson et Roosevelt après les deux guerres mondiales. Wilson: l’homme qui a choisi d’entrer dans la Première Guerre mondiale, contre la parole donnée à ses électeurs, et alors que les Etats-Unis étaient suffisamment puissants pour forcer les belligérents à une paix de compromis en 1916, avant que la guerre ne devienne irrémédiablement la matrice des totalitarismes. Roosevelt: le président qui commença par drainer vers son pays les liquidités monétaires dont aurait eu tant besoin l’Europe, asseyant ainsi durablement le pouvoir des fascismes qu’il devait ensuite affronter; celui qui mena une politique économique si inepte que seule l’économie de guerre en sauva les Etats-Unis; le chef d’Etat qui mena une politique d’une partialité flagrante contre le Japon, au point de ne pas laisser à ce pays d’autre choix que la radicalisation permanente et l’alliance avec Hitler; l’homme, enfin, qui donna à Staline les clés de l’Europe centrale, plongeant inutilement une dizaine de peuples dans le communisme pour cinq décennies. Voilà les pères de l’ONU, une organisation dont il faudrait supprimer aujourd’hui une grande partie des activités, en ne gardant que le Conseil de sécurité, le seul de ses organes à fonctionner selon des principes réalistes.   *

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