Article rédigé par France Info, le 29 octobre 2018
Source [France Info] Dans tout le pays, des mouvements de contestation s'organisent pour bloquer les routes le 17 novembre. Des automobilistes racontent leur colère a franceinfo.
Le compteur augmente de seconde en seconde. Ces derniers jours, la pétition en ligne appelant le gouvernement à baisser les prix du carburant a rencontré un succès fulgurant, jusqu'à atteindre les 225 000 signatures, jeudi 25 octobre. Le texte pointe du doigt une "forte hausse du prix du carburant" depuis le 1er janvier, imputée à une augmentation de la fiscalité. Avant d'embrayer : "Nous sommes déjà dépendants des cours du pétrole, il n'est pas question qu'en plus nous subissions une augmentation des taxes."
Priscillia Ludosky, la femme de 32 ans à l'initiative de cette pétition, ne s'attendait pas à un tel écho. "Ce n'est pas que les gens soient si mécontents qui m'étonne. Toutes les personnes qui vivent en banlieue ou dans des zones rurales et qui prennent leur voiture tous les jours n'en peuvent plus de ces augmentations, explique cette habitante de Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne). Par contre, ce qui me surprend, c'est que tous ces gens décident de se mobiliser en signant ma pétition."
D'autant que, depuis, la pétition est devenu le moteur d'un mouvement national de contestation. Sur Facebook, un groupe a été créé pour appeler les automobilistes en colère à bloquer le périphérique parisien le 17 novembre. Plus de 228 000 personnes se disent intéressées ou prêtes à participer à ce blocage. "Je ne suis pas l'organisatrice de cette mobilisation, mais j'y ai été associée, explique Priscillia Ludosky. Au départ, cet événement était localisé uniquement à Paris, mais maintenant, partout en France, les gens sont prêts à se mobiliser."
Une simple balade sur les réseaux sociaux permet de constater que des appels aux blocages ont été lancés dans la plupart des villes et départements de l'Hexagone. "Ce n'est pas dans mes habitudes, c'est la première fois que je me mobilise comme ça dans un mouvement, explique Serge Bouny, initiateur avec deux autres personnes d'une mobilisation à Limoges (Haute-Vienne). L'augmentation des prix à la pompe, ça me touche personnellement. On a trois voitures à la maison et avec mon travail, je fais 2 000 km par semaine. Ça devient invivable."
"Je ne trouve pas normal que la vie coûte de plus en plus cher. C'est pour ça que j'ai décidé de créer ce groupe mercredi soir", explique Karine, aux manettes de la mobilisation à Montbrison (Loire). Cette femme de 43 ans, au chômage depuis quatre ans, explique que le carburant est devenu le premier poste de dépenses de son foyer. "J'ai trois enfants, dont deux en situation de handicap qui doivent être scolarisés dans un établissement spécialisé. Mais ici, la seule école de ce type se trouve à 40 kilomètres", raconte-t-elle.
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