Article rédigé par AFSP, le 03 décembre 2013
Le rapport Bailly sur le travail du dimanche a été remis lundi 2 décembre au Premier ministre Jean-Marc Ayrault. A lui seul, le titre du rapport trahit son double langage : « Une société qui s’adapte en gardant ses valeurs ». La mission du rapporteur consistait à « examiner les faiblesses du dispositif actuel », à « éclairer les enjeux de l'ouverture de certains commerces », autrement dit, à moderniser une prétendue… modernisation entreprise il y a trois ans à peine par la Loi Mallié.
L'Association pour la Fondation de Service politique-Liberté Politique dénonce la duplicité du message, qui tente de concilier l’inconciliable : réaffirmer le principe du repos dominical obligatoire en le vidant de sa substance. En préconisant d’augmenter le nombre d’ouvertures dominicales, qui passeraient de cinq dimanches à douze, on annule de fait le régime du repos dominical pour tous.
La manipulation est manifeste. On ne peut pas vouloir maintenir le principe du repos dominical, présenté comme une « valeur », sans revenir sur la suppression du principe d’obligation. On ne peut pas préserver le principe tout en continuant d’élargir le champ des exceptions, dont la pression s’exercera de plus en plus contre les salariés et leurs familles.
L’illogisme et l’incohérence sont la marque de ce rapport. Il s'agit d'un marché de dupes. Avec les recommandations de M. Bailly, ce n’est pas le travail du dimanche, mais le repos dominical qui, à terme, risque de devenir une exception.
Liberté Politique
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