Mélenchon d’hier à aujourd’hui

Source [Causeur] : Ces six dernières années sont vampirisées par l’affrontement Macron-Mélenchon. Deux êtres qui sèment sur le même lopin sentimental. Ils labourent en commun la détestation des autres pour mieux cultiver l’amour de soi. Mais si le gamin est plus lisse qu’un galet de la Baie des Anges, le vieux cache au fond de son puits un mystère…

 

Est-ce l’Espagne en toi qui pousse un peu sa corne. Jean-Luc vient au monde dans “la perle du détroit” à Tanger. Ses racines sont andalouses et siciliennes. Malgré la génétique en feu rien ne prédestinait l’enfant de chœur qui servait la messe en latin à devenir le muezzin-dj du bruit et de la fureur.

Qu’il est loin mon pays, qu’il est loin. En Mai 68, il est lycéen dans le Jura. Le printemps exhale l’âcreté des lacrymogènes. Les narines de l’adolescent, initiées aux arômes de jasmin et d’orange amère, virent au rouge. Alors il s’énerve et intègre l’UNEF et l’OCI. Le désormais trotskiste ne desserrera plus jamais les mâchoires.

Mon cartable est bourré de coups de poings. Dressé à l’entrisme il investit le PS, le Grand Orient et le Sénat. Au Palais du Luxembourg il enfile son costume de sénateur en laissant ses gants de boxe au vestiaire. Par contre au PS, vif comme l’air du massif jurassien, il s’agite à l’ombre des éléphants. Hélas tous ses calculs se heurtent à l’agilité intellectuelle d’un petit gros, un champion de la synthèse molle, François Hollande. Quand il vitupère et fulmine, Hollande entame une danse du ventre à rendre dingue le taureau andalou. Il multiplie les défaites pendant qu’Hollande additionne les succès. Roulé dans la farine à la sauce hollandaise, le congrès de Brest scelle sa haine pour l’éternité.

Parfois au fond de moi se ranime… Il monte sa première entreprise en créant le Parti de Gauche. La présidentielle de 2012 en ligne de mire, il s’acoquine avec les cocos. Le Front de Gauche est né. Il déroule sur scène une partition enflammée qui va séduire près de 12% des électeurs. Ironie de l’histoire, il appelle à faire battre Sarko sans jamais citer le nom du petit gros. Hollande emménage à l’Elysée. Le cauchemar réemménage dans sa tête.

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