L'homme est-il mauvais pour la planète, ou mauvais pour l'homme ?
Les « signes vitaux » de la planète s’affaiblissent, selon la mise en garde ce mercredi de scientifiques de premier plan. Ils s’inquiètent de l’imminence de certains « points de rupture » climatiques. Ces chercheurs, qui font partie d’un groupe de plus de 14 000 scientifiques plaidant pour la déclaration d’une urgence climatique mondiale, estiment que les gouvernements ont de manière systématique échoué à s’attaquer aux causes du changement climatique : « la surexploitation de la Terre ».
Atlantico : Pour la revue Bioscience, 14 000 scientifiques se sont réunis pour alerter sur un affaiblissement des « signes vitaux » de la planète, ils appellent même à l’urgence climatique mondiale pour que les gouvernements s’attaquent au problème. Dans leur constat, ils soulignent le fait que la croissance actuelle n’est plus supportable par la planète et que la population mondiale doit se stabiliser sous peine de mettre en pression notre environnement. Les scientifiques considèrent que l’homme est mauvais pour la planète, pourtant dans ce cas il semble que l’homme soit mauvais pour l’homme, n’y-a-t-il pas alors un problème au niveau du discours ? Qui est réellement en danger, l’homme ou la planète ?
Philippe Charlez : Dans une tribune publiée hier, un collectif de 14000 scientifiques s'inquiétant de l'imminence possible d’un de « point de non-retour climatique » réclame des mesures radicales : éliminer les énergies fossiles (qui représentent aujourd’hui 84% du mix énergétique !), réduire la pollution, restaurer les écosystèmes, opter pour des régimes alimentaires sans viande, stabiliser la population mondiale et surtout s'éloigner du modèle de croissance actuel.
C’est en découvrant puis en appliquant les vertus du feu il y a 500000 ans que l’homme est sorti du règne animal et a inventé le développement. Le feu lui a permis de se chauffer mais aussi, grâce à la cuisson de ses aliments, d’améliorer la digestion et de tuer les bactéries présentes dans la viande et les plantes. Résultat son espérance de vie naturelle de 28 ans est passée en un clic à 33 ans. Cette première incursion dans la société de croissance s’est faite aux dépens de l’environnement : faire du feu nécessite des ressources en entrée (du bois) et rejette des déchets en sortie (de la fumée et des cendres). Car il n’y a pas de miracle : la société de croissance dont nous profitons aujourd’hui des vertus est comme tout système naturel (galaxie, étoiles, planètes, êtres vivants) une « structure dissipative hors équilibre » au sens thermodynamique du terme : elle minimise son entropie aux dépends du milieu extérieur dont l’entropie augmente[1]. Autrement dit, le développement humain ne peut se faire qu’aux dépends de l’environnement.[...]
L’on trouve dans le texte divers marqueurs caractéristiques, je dirais d’une religion écologiste (si ce n’est pas insultant pour les religions…).
Tout d’abord l’usage du terme « signes vitaux » (vital signs) qui n’est pas un concept scientifique. On y trouve aussi d’autres marqueurs de l’écologisme, comme une opposition généraliste à la consommation de viande, l’insistance sur la forêt amazonienne (plutôt qu’une vision plus globale) et la non-mention de l’apport de l’énergie nucléaire… Et la résurgence de la dite infox : en « arrêtant l’exploitation non durable des habitats naturels, nous pouvons simultanément réduire les maladies zoonotiques… » (sous-entendu, comme la Covid-19). Nos « scientifiques mondiaux » se font prescripteurs politiques, en préconisant diverses mesures coercitives et bien sûr la propagande à l’école, etc.
Il est aussi significatif que les auteurs recommandent de « restaurer les écosystèmes », une vision simpliste d’une nature fixe et idéale. Restaurer par rapport à quelle référence ? Il y a 20 ans, 200 ans, avant ? En réalité, nous pouvons prendre un certain nombre de mesures : dépolluer, améliorer nos pratiques (c’est déjà le cas en Europe notamment), réintroduire des espèces (c’est déjà le cas), mais nous ne restaurerons pas un monde rêvé.
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