Osons parler des dogmes du prosélytisme homosexuel
Article rédigé par Philippe de Kergorlay*, le 14 octobre 2005

Le caractère ostentatoire des campagnes contre "l'homophobie" veut surtout promouvoir l'homosexualité de manière militante. Comme exemple récent, Rainbow Attitude expo, à force de d'intimidations, a réussi à imposer à la RATP l'affichage dans les lieux publics de photos représentant deux hommes et deux femmes en train de s'embrasser.

Il s'agit non seulement d'une exigence de reconnaissance forcée, mais d'une publicité provocante de l'homosexualité (cf. Décryptage, 7 oct.).

De même, l'association AIDES a réussi, sous couvert de lutte contre le Sida, à faire publier dans des journaux gratuits ou d'information (Zurban) une photo d'homme nu avec un pénis en érection, symbole sans doute de liberté sexuelle complète. Et tout cela sans rencontrer jusqu'à présent de résistances sérieuses.

Il est temps de parler.

Ces différents exemples sont l'expression d'un détournement de la loi contre les discriminations au profit d'un véritable prosélytisme homosexuel.

La lutte contre les discriminations ne passe pas par l'impudeur : plus d'une personne homosexuelle se sent choquée par l'exhibitionnisme de ces actions militantes.

La lutte contre les discriminations ne passe pas par la morgue et l'arrogance des slogans et des images.

La lutte contre les discriminations ne passe pas par le mépris des conventions sociales, des enfants, des familles, des personnes fragiles, dont on se plaît à heurter la sensibilité et l'affectivité.

La lutte contre les discriminations ne passe pas par l'intimidation, les pressions, la violence physique et verbale (voir ce qui s'est passé en juin dernier à Notre-Dame de Paris) et la dérision (voir les Gay Pride) envers l'adversaire.

La lutte contre les discriminations commence par le respect.

Les non-dits du dogmatisme homosexuel

C'est peut-être le plus grave : le mouvement homosexuel semble allergique à tout critique, à toute remise en question : l'homophobie, voilà l'ennemi, le bouc émissaire qui explique tout problème. Tout se passe comme si l'homosexualité devait être "normale", "reconnue", admise par tous sans discussion. On peut critiquer le mariage traditionnel, pas l'homosexualité au-dessus de tout soupçon.

Or rien n'est moins sûr. Et il serait temps que les partisans de l'homosexualité acceptent d'entendre les critiques et de se remettre en question, comme tout le monde. Il faut pouvoir dire que l'homosexualité est un comportement à risque, et pose de sérieux problèmes.

Pourquoi le taux de suicides est-il si élevé chez les personnes homosexuelles ? Il ne s'agit pas seulement de 10, 20 ou 50 % en plus, mais 6 à 14 fois de plus que la moyenne (600 % à 1400 % en plus) ! Mettre cela sur le compte de la seule "homophobie" relève de la plaisanterie : les handicapés, les sans-papiers, les sortants de prison sont également sujets à de sévères discriminations, sans se suicider plus que les autres. Et pourtant ils ne disposent pas des relais médiatiques et financiers qui soutiennent les "communautés homosexuelles".

Il est d'ailleurs hautement contestable que les personnes homosexuelles se plaignent d'abord de l'homophobie : beaucoup avouent un mal-être intérieur. C'est faire bon marché de leur liberté intérieure que de les traiter d'aliénés ou de parler d'"homophobie intérieure".

Pourquoi des homosexuels - en nombre croissant - ne se protègent-ils pas, et se laissent-ils contaminer par le VIH, alors qu'ils sont plus informés que les autres ?

Des pratiques en augmentation comme le bearbacking ne sont-elles pas symptomatiques d'une crise intérieure à prendre au sérieux au lieu de crier à l'irresponsabilité ? Beaucoup de personnes homosexuelles ne vivent pas leur orientation sexuelle comme un choix, mais comme une compulsion qui blesse leur liberté. Pourquoi les stigmatiser quand ils demandent d'en sortir ? Pourquoi leur expliquer qu'ils sont faits "comme ça" ? N'est-ce pas un naturalisme inversé où l'on fait de l'homosexualité une contre-norme plus rigide que les normes sociales que l'on rejette ?

Si l'homosexualité a toujours existé, elle ne semble jamais avoir été érigé en structure sociale selon bien des anthropologues et philosophes (Margaret Mead, Sylviane Agacinski). Est-ce sans raison ? La sagesse des anciens n'a-t-elle rien à nous dire ? Doit-on condamner le passé comme systématiquement "patriarcal", sexiste... ?

Le judaïsme, le christianisme et l'islam ont réprouvé et réprouvent ce comportement : les valeurs que ces religions nous laissent en héritage sont-elles périmées ? En ce cas, faut-il également remettre en question tout le système judéo-chrétien : les notions de personne, de dignité humaine, de conscience, de fraternité et d'égalité... ?

L'homosexualité est une négation de la sexualité elle-même. Il n'y a sexe que là où il y a différence sexuelle reconnue dans les principes et dans les comportements. Par définition, les sexes masculin et féminin sont relatifs l'un à l'autre. Les lobbies homosexuels, en prônant l'usage et la reconnaissance sociale de l'homosexualité, font de chaque sexe un absolu et détournent la sexualité humaine de son sens – son orientation, comme sa signification : manifester, entre autres, que l'amour ne peut jamais s'enfermer dans le narcissisme mais est toujours tourné vers l'autre.

Le corps est un langage, et comme tout langage, il a une grammaire. S'affranchir de toute loi revient à dévaloriser la dimension spirituelle et la dignité de ce corps dont la richesse n'est pas de faire jouir et de se faire plaisir, mais de communiquer un amour vrai, c'est-à-dire exigeant.

*Philippe de Kergorlay est prêtre du diocèse de Paris.

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