Stradella
Article rédigé par , le 11 septembre 2008 Stradella

Avec Stradella, Philippe Beaussant surprend. On nous annonce une biographie d'un grand chanteur italien épris de musique et de jolies femmes. Et nous voilà emportés dans de folles chevauchées à travers l'Italie, amoureux de Stradella ou de la douce Ortensia, la gorge serrée par la voix travestie de Sandro qui tente d'échapper à ses poursuivants.

Du talent, de l'esprit, l'écriture brille, enchante : un roman historique plus qu'une biographie. Mais est-ce un roman ? Dans ce style d'écriture, l'auteur s'efface ou raconte. Ici, rien de tel. Voilà Beaussant qui dès les premières pages nous livre son besoin d'écrire, son talent de conteur. Plus loin, il motive les libertés du romancier, comme celle de jouer avec le temps. Là, il justifie le personnage de Gemelli dans lequel il retrouve son propre grand-père. Ici, il avoue sa peine à terminer l'histoire dont il pressent la fin. Mais plus encore, l'auteur nous guide pour saisir l'événement, la réaction d'un protagoniste. Ce Beaussant omniprésent, quel besoin a-t-il de s'épancher sur les tourments d'amour d'Ortensia ou les intuitions de Gemelli ? Quel besoin a-t-il de nous chanter dans le creux de l'oreille l'oratorio de saint Jean-Baptiste ? Quel besoin, s'il n'était pleinement possédé par son personnage ? Parce que c'était lui, Beaussant, parce que c'était lui, Stradella : le même.B. A.Article paru dans "Liberté Politique" N°3

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