Article rédigé par Atlantico, le 27 septembre 2024
Source [Atlantico] : Après le meurtre de Philippine, Bruno Retailleau veut « faire évoluer notre arsenal juridique ». Le suspect, âgé de 22 ans, avait été condamné pour viol et était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français non exécutée.
Atlantico : Après le meurtre de Philippine, Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l'Intérieur, a appelé à faire évoluer l'arsenal juridique français. La politique sécuritaire française est aussi celle qui a permis le squat d'un immeuble par des dealers près de Grenoble tant et si bien que les habitants ont dû être évacués. Quelle est l'ampleur de son échec, à l'heure actuelle ?
Aurélien Marq : L’échec est total, malheureusement. Et il faudrait ajouter à ce que vous évoquez les émeutes/razzias de juin/juillet 2023, qui n’ont pris fin que parce que les dealers ont « sifflé la fin de la récréation », et rien n’a été fait depuis pour améliorer la capacité de l’état à répondre à de tels phénomènes de destructions et de pillages. Malgré le déni de ceux qui refusent de voir que les « faits divers » sont en réalité des faits de société, les chiffres sont clairs : je renvoie notamment le lecteur aux travaux de grande qualité, toujours soigneusement sourcés, de Pierre-Marie Sève et de Marc Vanguard. Pire, il y a une part non négligeable de juristes, magistrats, avocats, qui se satisfont de cette situation et nous expliquent après la mort de Philippine, comme après celle de Thomas, de Lola, de Shemseddine, de Socayna et de tant d’autres, que tout va bien puisque l’état de droit a été respecté. Ce n’est pas acceptable ! Bruno Retailleau – dont je salue les excellents débuts à la tête de son ministère – a eu mille fois raison d’écrire « s’il faut changer les règles, changeons-les ».
27/09/2024 01:00