Article rédigé par Revue Elements, le 19 juin 2024
Source [Revue Elements] : Face au choc des résultats de l’élection européenne en France et de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale, la tâche s’avère rude et complexe pour la gauche : construire un prétendu « Front populaire » mais sans le peuple qui, lui, des ouvriers aux petits retraités en passant par les artisans et les habitants de la France périphérique, vote massivement pour le Rassemblement national. Reste les bobos des centres-villes, les boomers des cités balnéaires et les habitants des cités de l’immigration.
Depuis dimanche soir, c’est le tumulte et le chambard dans le lanterneau politico-médiatique, le choc de la large victoire de Jordan Bardella ayant été démultiplié par le coup de poker du président Macron annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale et des élections anticipées dans à peine vingt jours. Branle-bas de combat chez les uns, sauve-qui-peut chez les autres ! Le temps est à l’orage, aux tractations, aux retournements de veste et de situation, aux calculs d’épiciers nourrissant petites et grandes manœuvres. Les ennemis d’hier sont désormais prêts à s’enlacer (voir plus si affinités), les désaccords et affronts passés sont bien évidemment oubliés, le Palais Bourbon et après lui Matignon valent bien une messe ! Embrassons-nous, Folleville ! La politique politicienne dans toute sa digne splendeur.
Au cœur de cette agitation frénétique, la gauche, comme à son habitude, joue la partition désuète de la « mobilisation antifasciste », dernière carte qu’elle peut encore tenter après avoir abandonné un à un tous ses combats sociaux et économiques au profit d’une course en avant sociétale, wokiste et immigrationniste. Elle tente donc de bâtir à la hâte un illusoire « Front populaire » censé faire barrage… au choix largement exprimé par les électeurs, à savoir celui d’une droite patriote et sociale. No pasaran ! Le peuple – autochtone en tout cas – ne passera pas !