Article rédigé par Atlantico, le 30 juin 2023
Source [Atlantico] : Le 28 juin 2022, la XVIe législature s'ouvrait avec l'élection de Yaël Braun-Pivet à la tête d'une Assemblée nationale dépourvue de majorité absolue pour la première fois depuis 30 ans.
Cette semaine, c’est le premier anniversaire de la XVIe législature. Un an tout rond (ou presque) que les députés ont été élus, et chacun y va de son bilan, en nombre d’amendements, d’heures de séance, de textes adoptés.
Ces chiffres peuvent être intéressants. Cela permet de voir, par exemple, que le RN n’arrive pas à faire passer grand chose, et n’est qu’assez peu présent dans les débats. Cela permet aussi de voir que la NUPES a voté la moitié des textes proposés par le gouvernement, ce qui relativise des postures. Ils montrent également que l’activité est globalement au même niveau qu’avant, avec autant de jours de séance et des rythmes presque aussi démentiels.
Mais ces chiffres ne révèlent pas tout, et peuvent aussi avoir des effets pervers, qui nuisent au travail parlementaire. Ils permettent des classements, dont la presse, notamment locale, est friande, pour savoir qui sont les députés les plus “travailleurs”. Depuis les années 2000, la publication en ligne des chiffres d’activité entraîne une dérive du travail parlementaire. De plus en plus de députés ont compris que pour ne pas être en bas de classement, affublés d’un bonnet d’âne dans leur journal local, il fallait “faire tourner les compteurs”. Cela veut dire intervenir, même pour des choses peu pertinentes, ou répéter ce que les autres venaient de dire.
Ces chiffres ne mesurent pas tout, et laissent de côté une part importante du travail du député, la présence sur le terrain. Ils ont également tendance à écraser et niveler des activités pourtant chronophages. Tous les rapports ne se valent pas, certains étant fait en quelques semaines (au moment du budget par exemple) et d’autres demandent plusieurs mois d’auditions. A la fin, ça compte pour un, dans les statistiques.
30/06/2023 01:00