Article rédigé par Le Monde, le 28 septembre 2021
Source [Le Monde] Prévenus et témoins, dont l’ancien chargé de communication de l’Elysée, Ismaël Emelien, ont peiné à justifier l’utilisation et la diffusion d’enregistrements issus des caméras de la Préfecture de police.
Si nous n’étions pas dans l’enceinte d’un tribunal, la huitième journée d’audience au procès Benalla, lundi 28 septembre, devant la 10e chambre correctionnelle parisienne, aurait des airs de mauvaise pièce de boulevard, tant les contorsions des prévenus pour expliquer le recel et la diffusion d’images issues des caméras de vidéosurveillance de la Préfecture de police (PP) confinent à l’absurde.
Dès le 2 mai 2018, au lendemain des excès de zèle d’Alexandre Benalla, chargé de mission de l’Elysée, et de son ami Vincent Crase – qui, venus observer l’action policière lors des manifestations du 1er-Mai, ont interpellé de manière musclée un couple qui avait jeté une carafe sur des CRS – l’inquiétude monte, à l’Elysée comme à la PP : un vidéaste, Taha Bouhafs a en effet diffusé sur Twitter des images de M. Benalla en pleine action place de la Contrescarpe.
Si la vidéo circule beaucoup, le grand public ignore encore que ce dernier n’est pas un policier en civil, mais est chargé de mission à la présidence. Craignant que l’affaire lui « saute à la figure », le patron de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), Alain Gibelin, fait rédiger une note à ses subordonnés, le commissaire Maxence Creusat et le chef d’état-major adjoint de la DOPC, Laurent Simonin – sans la transmettre à quiconque. De son côté, Alexandre Benalla a prévenu de l’existence de la vidéo sa hiérarchie, qui a demandé des éclaircissements à la Place Beauvau. « Bref, toute la Préfecture [de police] et tout le ministère sont au courant », résume la présidente, Isabelle Prévost-Deprez.
Mais aucune action n’est entreprise, ou presque : Alexandre Benalla est discrètement mis à pied deux semaines. Il est de retour au travail à temps pour gérer la parade qui marque le retour des Bleus, vainqueurs de la Coupe du monde de football, le 16 juillet. Le lendemain, le couperet finit par tomber lorsque Le Monde, qui s’apprête à publier un article l’identifiant dans la vidéo de Taha Bouhafs, contacte M. Benalla.
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